"La Version irlandaise" est le dix-huitième tome de la série "XIII". L'album est sorti chez Dargaud en novembre 2007. C'est la suite de "L'Or de Maximilien". Il compte quarante-six planches.
Cette série a été créée par Jean Van Hamme (au scénario), incontournable scénariste de la bande dessinée franco-belge, coauteur de "Thorgal" ou "Largo Winch" - s'il ne faut citer que quelques-unes de ses œuvres - et William Vance (au dessin), illustrateur de séries, telles que, entre autres, "Bob Morane" ou "Bruno Brazil". "La Version irlandaise" est le seul album de la série à ne pas avoir été illustré par Vance. Il a été dessiné par Jean Giraud (1938-2012), sur proposition de Yves Schlirf, directeur éditorial. Van Hamme et Vance ont bien sûr accepté.
À l'issue du tome précédent, le trésor de Liam Mac Lane disparaît dans les abysses du Monte dos Colmillos. Le président des États-Unis charge Jessica Martin de trouver XIII et ses acolytes.
Irlande du Nord, mars 1981. Parmi les détenus de Long Kesh, le pénitencier de Maze, dix volontaires de l'IRA provisoire qui entament une grève de la faim afin d'obtenir, entre autres, le statut de prisonniers politiques plutôt que d'être condamnés comme criminels de droit commun. Ainsi commence le bras de fer avec le Premier ministre britannique, Margaret Thatcher, qui ne lâchera absolument rien en dépit de la pression internationale. Des dix hommes, aucun ne survivra. Brendan O'Neil résistera cinquante-six jours avant de succomber à la fin. Il laisse derrière lui son épouse, un fils, Seamus, âgé de treize ans, et une fille, Ciaran, huit ans. La précarité de leur quotidien - ils manquent de tout - ne peut que s'aggraver, malgré l'aide sociale que leur verse le Sinn Féin. Seamus apprend le décès de son père en rentrant chez lui un soir, après une bagarre contre les gamins orangistes, loyalistes et protestants du quartier nord de Belfast. Lors des funérailles de son père, Seamus demande à son oncle Terence à intégrer l'IRA provisoire...
Ce volume est sous-titré "The Kelly Brian Story" - car c'est bien de cela qu'il s'agit. En 2006 (à confirmer), Schlirf, directeur éditorial chez Dargaud, propose à Giraud, suite à l'intérêt de celui-ci pour les séries classiques de l'éditeur, d'illustrer un album de "XIII". Van Hamme accepte rapidement, Vance aussi. "La Version irlandaise", c'est une bouffée de fraîcheur dans une saga qui en manque cruellement, qui s'essouffle, qui s'étire, et dont les derniers tomes écrits par Van Hamme finissent par lasser inévitablement. Alors, la participation de Giraud à ce projet a-t-elle été l'étincelle qui a ramené l'inspiration à l'auteur ? Rien n'est moins sûr, car tout se met en place de façon définitive ; il est plus que probable que Van Hamme avait ce scénario en tête de longue date et qu'il n'ait eu "qu'à" coucher le script sur papier. Son intrigue repose sur deux lignes temporelles, toutes deux antérieures à celle qui fait office de fil rouge de la série. La première nous conte le passé de Seamus O'Neil, alias Kelly Brian, comment il a rejoint l'IRA provisoire et son arrivée aux États-Unis. La seconde explique la rencontre et la nature de la relation entre Kelly Brian et Jason Mac Lane, et le tour que cette dernière a fini par prendre. Enfin, ça y est ! Tout est dévoilé et l'identité de XIII est finalement révélée. Non pas qu'il s'agisse d'une surprise. Mais le lecteur est satisfait de voir tous les éléments de l'intrigue s'emboîter les uns dans les autres et présenter un tout cohérent, d'autant que la narration est parfaitement maîtrisée ; elle ne laisse place à aucun temps mort, multiplie les retournements de situation, et offre un retour sur le passé de Jessica Martin. Le lecteur appréciera le petit rappel historique (une page) du conflit nord-irlandais signé Van Hamme afin de mieux saisir les tenants et les aboutissants du contexte dans lequel se déroule le scénario. Bien que le cœur de l'auteur penche pour la cause irlandaise, il évite toute partialité en n'omettant pas de mettre en scène la haine et le recours à la violence comme un fléau affectant les deux camps. Graphiquement, c'est la rupture. Le style de Giraud est moins réaliste que celui de Vance, mais ses visages sont plus expressifs. La méticulosité et le sens du détail que l'artiste apporte à ces pages sont un pur bonheur. On regrettera que la mise en couleurs de Claire Champeval soit parfois terne et manque souvent de contrastes.
Bouffée d'oxygène bienvenue dans une série dont l'intérêt s'érode inéluctablement au fil des albums, "La Version irlandaise" est un volume absolument convaincant, palpitant, qui bénéficie en plus des dessins de Giraud. C'est une véritable réussite.
Mon verdict : ★★★★★
Cette série a été créée par Jean Van Hamme (au scénario), incontournable scénariste de la bande dessinée franco-belge, coauteur de "Thorgal" ou "Largo Winch" - s'il ne faut citer que quelques-unes de ses œuvres - et William Vance (au dessin), illustrateur de séries, telles que, entre autres, "Bob Morane" ou "Bruno Brazil". "La Version irlandaise" est le seul album de la série à ne pas avoir été illustré par Vance. Il a été dessiné par Jean Giraud (1938-2012), sur proposition de Yves Schlirf, directeur éditorial. Van Hamme et Vance ont bien sûr accepté.
À l'issue du tome précédent, le trésor de Liam Mac Lane disparaît dans les abysses du Monte dos Colmillos. Le président des États-Unis charge Jessica Martin de trouver XIII et ses acolytes.
Irlande du Nord, mars 1981. Parmi les détenus de Long Kesh, le pénitencier de Maze, dix volontaires de l'IRA provisoire qui entament une grève de la faim afin d'obtenir, entre autres, le statut de prisonniers politiques plutôt que d'être condamnés comme criminels de droit commun. Ainsi commence le bras de fer avec le Premier ministre britannique, Margaret Thatcher, qui ne lâchera absolument rien en dépit de la pression internationale. Des dix hommes, aucun ne survivra. Brendan O'Neil résistera cinquante-six jours avant de succomber à la fin. Il laisse derrière lui son épouse, un fils, Seamus, âgé de treize ans, et une fille, Ciaran, huit ans. La précarité de leur quotidien - ils manquent de tout - ne peut que s'aggraver, malgré l'aide sociale que leur verse le Sinn Féin. Seamus apprend le décès de son père en rentrant chez lui un soir, après une bagarre contre les gamins orangistes, loyalistes et protestants du quartier nord de Belfast. Lors des funérailles de son père, Seamus demande à son oncle Terence à intégrer l'IRA provisoire...
Ce volume est sous-titré "The Kelly Brian Story" - car c'est bien de cela qu'il s'agit. En 2006 (à confirmer), Schlirf, directeur éditorial chez Dargaud, propose à Giraud, suite à l'intérêt de celui-ci pour les séries classiques de l'éditeur, d'illustrer un album de "XIII". Van Hamme accepte rapidement, Vance aussi. "La Version irlandaise", c'est une bouffée de fraîcheur dans une saga qui en manque cruellement, qui s'essouffle, qui s'étire, et dont les derniers tomes écrits par Van Hamme finissent par lasser inévitablement. Alors, la participation de Giraud à ce projet a-t-elle été l'étincelle qui a ramené l'inspiration à l'auteur ? Rien n'est moins sûr, car tout se met en place de façon définitive ; il est plus que probable que Van Hamme avait ce scénario en tête de longue date et qu'il n'ait eu "qu'à" coucher le script sur papier. Son intrigue repose sur deux lignes temporelles, toutes deux antérieures à celle qui fait office de fil rouge de la série. La première nous conte le passé de Seamus O'Neil, alias Kelly Brian, comment il a rejoint l'IRA provisoire et son arrivée aux États-Unis. La seconde explique la rencontre et la nature de la relation entre Kelly Brian et Jason Mac Lane, et le tour que cette dernière a fini par prendre. Enfin, ça y est ! Tout est dévoilé et l'identité de XIII est finalement révélée. Non pas qu'il s'agisse d'une surprise. Mais le lecteur est satisfait de voir tous les éléments de l'intrigue s'emboîter les uns dans les autres et présenter un tout cohérent, d'autant que la narration est parfaitement maîtrisée ; elle ne laisse place à aucun temps mort, multiplie les retournements de situation, et offre un retour sur le passé de Jessica Martin. Le lecteur appréciera le petit rappel historique (une page) du conflit nord-irlandais signé Van Hamme afin de mieux saisir les tenants et les aboutissants du contexte dans lequel se déroule le scénario. Bien que le cœur de l'auteur penche pour la cause irlandaise, il évite toute partialité en n'omettant pas de mettre en scène la haine et le recours à la violence comme un fléau affectant les deux camps. Graphiquement, c'est la rupture. Le style de Giraud est moins réaliste que celui de Vance, mais ses visages sont plus expressifs. La méticulosité et le sens du détail que l'artiste apporte à ces pages sont un pur bonheur. On regrettera que la mise en couleurs de Claire Champeval soit parfois terne et manque souvent de contrastes.
Bouffée d'oxygène bienvenue dans une série dont l'intérêt s'érode inéluctablement au fil des albums, "La Version irlandaise" est un volume absolument convaincant, palpitant, qui bénéficie en plus des dessins de Giraud. C'est une véritable réussite.
Mon verdict : ★★★★★
Barbuz
Je me souviens qu'en découvrant ce tome à la FNAC, je m'étais dit que c'était une bonne occasion de retenter de plonger dans la série, attiré par un auteur aussi prestigieux que Jean Giraud. Je ne garde aucun souvenir de cette lecture dont je ne suis même pas sûr d'être arrivé au bout. en lisant ton commentaire, je me rends compte qu'il m'était impossible d'apprécier le fond de l'histoire et que tous les éléments de l'intrigue s'emboîtent les uns dans les autres et présentent un tout cohérent. Je me souviens vaguement que je n'avais pas été impressionné par les dessins. Au vu de ce que tu en dis, je ne devais pas être dans un état d'esprit très ouvert ou très attentif. :)
RépondreSupprimerC'est possible.
SupprimerIl est possible aussi que Giraud m'ait apporté une bouffée de fraîcheur que je n'attendais plus de cette série. J'ai été assez surpris par la rondeur et la douceur de son trait.
Je pense que quand je l'ai feuilleté, je m'attendais à un rendu similaire à celui de ses albums de Blueberry.
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