"D'entre les ombres" est un album de cent quarante planches sorti en 2012 dans la collection DC Signatures d'Urban Comics. C'est le premier des quatre volumes de la quasi-intégrale (il manque les dix derniers numéros) de la période d'Ed Brubaker sur le personnage de Catwoman. Ce recueil comprend "Sur la piste de Catwoman" ("Trail of the Catwoman"), dont les chapitres sont extraits des "Detective Comics" nº759 à 762 (août à novembre 2001), les "Catwoman" nº1 à 4 (janvier à avril 2002), et deux récits tirés du "Catwoman Secret Files and Origines" nº1 (novembre 2002), "Les Neuf Vies de Selina Kyle" ("The Many Lives of Selina Kyle") et "Pourquoi Holly n'est pas morte" ("Why Holly Isn't Dead").
Brubaker écrit tous les scénarios. Darwyn Cooke (1962-2016) dessine "Sur la piste de Catwoman" et la série régulière. Il encre son propre travail, à l'exception du tout premier numéro (par Cameron Stewart), et de "Catwoman" (par Michael Allred). Michael Avon Oeming illustre "Les Neuf Vies de Selina Kyle" (encrage de Mike Manley), et Eric Shanower "Pourquoi Holly n'est pas morte". Matt Hollingsworth réalise les mises en couleurs de tout le recueil.
Brubaker écrit tous les scénarios. Darwyn Cooke (1962-2016) dessine "Sur la piste de Catwoman" et la série régulière. Il encre son propre travail, à l'exception du tout premier numéro (par Cameron Stewart), et de "Catwoman" (par Michael Allred). Michael Avon Oeming illustre "Les Neuf Vies de Selina Kyle" (encrage de Mike Manley), et Eric Shanower "Pourquoi Holly n'est pas morte". Matt Hollingsworth réalise les mises en couleurs de tout le recueil.
Le détective privé Slam Bradley est de retour à Gotham City, après deux semaines d'absence. Il s'est rendu chez un prêteur sur gages, Swifty, pour poser quelques questions. Le vieux renard n'apprécie guère la visite et alerte des gros bras, décidés à faire comprendre à Bradley qu'il est indésirable. La bagarre s'engage avec rage. Tandis qu'il évite les coups de couteau ou de batte, Slam se remémore la convocation du maire de Gotham City, Daniel Dickerson, quelques jours auparavant. Dickerson lui a proposé d'enquêter discrètement sur la disparition de Catwoman. Elle serait morte, mais le maire n'en croit rien. Il pense qu'elle se cache et désire que Bradley la trouve. Le détective accepte et se renseigne au sujet des informations disponibles ; il n'y a pas grand-chose. La secrétaire lui remettra le dossier. Lorsque Bradley demande au magistrat pourquoi il veut retrouver Catwoman, l'autre esquive, et rappelle au privé que c'est une enquête confidentielle...
"Sur la piste de Catwoman" est un polar, exercice de style qui met en scène Slam Bradley, détective privé créé dans "Detective Comics" nº1 (mars 1937). "Anonyme" est une investigation sur les meurtres de prostituées. "Les Neuf Vies de Selina Kyle" revient sur la légende de l'héroïne. "Pourquoi Holly n'est pas morte" est un moment d'autodérision sur l'univers des comics. Brubaker puise dans le passé de Selina Kyle. Il en
revisite les événements-clés et en renforce la cohérence, non sans humour. Il donne un but à
Selina. D'abord désœuvrée, seule et en proie à l'introspection, la jeune femme comprend que sa rédemption viendra par la défense des plus faibles. Elle financera
dorénavant ses opérations et réparera les injustices en "confisquant"
et redistribuant l'argent sale des malfrats qu'elle affronte. Brubaker lui
offre un nouveau costume, qu'elle porte encore dans les publications
actuelles. L'auteur reprend des personnages existants pour donner de la
substance à la mythologie de Catwoman. Enfin, il tente, dans la mini et "Les Neuf Vies de Selina Kyle", de faire
d'elle une légende urbaine, à l'instar de Batman. Tour à tour femme fatale et irrésistible séductrice, justicière héritière de générations de voleurs au grand cœur (de Robin des Bois à Arsène Lupin) ou être fragile en proie à des questions existentielles, Catwoman bénéficie ici de scénarios équilibrés, parfois captivants, d'origines à la cohérence renforcée et d'illustrations impressionnantes. Car la partie graphique est réussie, à commencer par les huit numéros dessinés par Cooke, dont le trait exprime les influences des comics de l'Âge d'argent. Cooke emploie, de façon quasi permanente, un découpage en gaufrier qui accentue l'aspect cinématographique de certaines scènes et lui permet d'utiliser une narration décompressée lorsque certains passages le justifient. L'approche cinématographique se retrouve dans le travail sur les ombres. Le style d'Oeming est proche de celui de Cooke, sans le même talent. Shanower officie dans une veine presque réaliste, nette et soignée.
Hélas, la qualité du texte français est déplorable. Difficile de croire qu'il y a eu relecture de la traduction de Doug Headline, le texte (éditorial compris) comportant une quinzaine de fautes. Une véritable boucherie. Bonnet d'âne pour Urban Comics !
Hélas, la qualité du texte français est déplorable. Difficile de croire qu'il y a eu relecture de la traduction de Doug Headline, le texte (éditorial compris) comportant une quinzaine de fautes. Une véritable boucherie. Bonnet d'âne pour Urban Comics !
Mon verdict : ★★★★☆
Barbuz
On t'arrête plus en ce moment, dans les commentaires !
RépondreSupprimerJ'avais lu l'équivalent ou presque de ce premier tome en VO, et je ne l'avais pas apprécié, surtout les épisodes 1 à 4 que j'avais jugés trop simplistes... mais c'était il y a plus de 10 ans maintenant. J'aurais certainement un autre regard aujourd'hui. Si tu traites toute la série, i y a de fortes chances que tu suscites en moi, une curiosité irrépressible.
En ce qui concerne Michael Avon Oeming, il m'a épaté sur la série Powers de Brian Michael Bendis, et je le suis dans la plupart de ses œuvres, même si je sais que le scénariste n'est pas extraordinaire. Je trouve qu'il sait mélanger une impression de surface cartoon, avec une narration inventive. Pour ce qui est de Darwyn Cooke, il m'a impressionné avec ses 2 premières adaptations des romans Parker, de Donald Westlake, en en transcrivant parfaitement le côté blasé du personnage plus professionnel que les autres.
En ce moment, je fais le forcing ; je profite de mes derniers jours de farniente avant la reprise et je sais qu'après, mes lectures et ma "production" seront plus sporadiques.
SupprimerEt oui, je commenterai toute la série ; j'avais trouvé, il y a six ans, que le premier tome était le moins intéressant.