"Au commencement...", second tome des dix-huit de "The Punisher" sortis sous le label MAX chez Panini Comics en juin 2005, contient le premier arc de la nouvelle mouture de la série, constitué des six premiers épisodes et intitulé "In the Beginning" en VO (mars à juillet 2004). "The Punisher" s'étalera sur soixante-quinze numéros, de mars 2004 à octobre 2009 en VO, et d'avril 2004 à janvier 2011 en France. MAX, lancé en 2001 par Marvel, s'adresse à un public adulte. Depuis 2013, Panini Comics procède à une réédition progressive en compilant deux tomes par volume. C'est la première édition (soit un album à couverture flexible de cent trente-deux planches) qui est le sujet du présent article.
"Au commencement..." est écrit par Garth Ennis ("Preacher", "The Boys", ou "Hellblazer"). Les dessins sont signés Lewis LaRosa et encrés par Tom Palmer et la mise en couleurs est de Dean White.
2004. Franck Castle se recueille sur la tombe des membres de sa famille, tous sauvagement assassinés en 1976 : son épouse, Maria Elizabeth, à l'âge de vingt-huit ans, sa fille, Lisa (neuf ans), et son fils, Frank David (cinq). Vingt-huit ans se sont écoulés depuis l'horreur de ce tragique pique-nique d'été qui a tourné au cauchemar total. Castle revit la fusillade, la mort de chaque être aimé : sa fille perdant ses tripes, son épouse, touchée au cœur, qui succombera sur un lit d'hôpital, son fils, tué net d'une balle dans la tête entrée par la bouche. Le jour parvient à sa fin, et Castle rentre chez lui. Depuis ces terribles événements, le Punisher sort chaque nuit lourdement armé pour faire le ménage.
Castle est sous surveillance. Un homme et une femme le surveillent depuis leur voiture. La femme observe les faits et gestes de Castle avec attention ; elle note, incrédule, que le Punisher vient d'installer une M60 à l'arrière de sa Subaru. L'homme, Roth, ronge son frein ; et maintenant, comment vont-ils arrêter Castle ? Sa jolie collègue lui rétorque qu'ils ne sont pas censés bouger, et que de toute manière avec le Punisher il faut s'attendre à tout...
Castle est sous surveillance. Un homme et une femme le surveillent depuis leur voiture. La femme observe les faits et gestes de Castle avec attention ; elle note, incrédule, que le Punisher vient d'installer une M60 à l'arrière de sa Subaru. L'homme, Roth, ronge son frein ; et maintenant, comment vont-ils arrêter Castle ? Sa jolie collègue lui rétorque qu'ils ne sont pas censés bouger, et que de toute manière avec le Punisher il faut s'attendre à tout...
Nouveau tome, nouvelle plongée en enfer. La mafia met la tête de Castle à prix, tandis que la CIA lui fait une offre. Ennis, dans un arc équilibré, mais violent, sordide, riche en action et en scènes-chocs, place ainsi Castle entre la peste et le choléra. Évidemment, rien ne se passe comme prévu. La première surprise réside dans la gestion du temps. Ennis établit le principe que le personnage a vieilli normalement depuis sa première apparition en 1974 ; le Punisher approche donc la soixantaine. Malgré son âge, il est en pleine forme et continue à élaguer du gangster en quantités gargantuesques. Castle, dans cet album, n'a pas plus d'importance absolue que les autres protagonistes, c'est-à-dire Micro, qui ne bosse plus avec lui depuis un bail, et deux trios en miroir, deux agents de la CIA et leur supérieur hiérarchique, et deux tueurs de la mafia et le leur. Ces derniers font penser respectivement à un Elvis Costello psychopathe laconique, peu loquace, affublé d'un strabisme divergent et ne s'exprimant que par grognements, et une version survêt-baskets sinistre et enragée du Tommy DeVito de Joe Pesci dans les "Affranchis" ("Goodfellas", de Martin Scorcese, 1990). Le couple de la CIA est composé d'un homme banal sans grand courage à qui les tueurs feront vivre un véritable cauchemar et d'une femme qui fantasme sur Castle et sur la taille de son pénis en particulier. Ennis semble exploiter un penchant pour le génital. L'utilisation de ces tristes protagonistes évite à l'auteur d'avoir à gérer une intrigue monolithique centrée sur Castle. LaRosa déploie un style graphique souvent irrégulier qui peut être qualifié de réaliste, mais qui met en évidence les éléments proéminents de certains visages de façon excessive, voire caricaturale, parfois jusqu'au grotesque (Roth, par exemple). L'artiste aime représenter les fronts abondamment en sueur pour insister sur l'inconfort des personnages. La mise en couleurs, froide, tranche avec un travail de contraste vif sur les lueurs des tirs d'armes à feu ou des explosions, et avec la teinte de l'hémoglobine.
La traduction est de Nicole Duclos, comme celle du premier tome. Aucun reproche majeur ici. Duclos utilise la forme négative familière, ce qui convient à l'ambiance. Côté maquette, l'éditeur regroupe les six couvertures originales à la fin du recueil.
"Au commencement..." permet de retrouver un Punisher au sommet de sa condition dans six épisodes violents, voire fangeux. L'auteur confronte l'antihéros à la pire vermine, mais la surprise vient de Castle, imprévisible, incontrôlable, impitoyable.
"Au commencement..." permet de retrouver un Punisher au sommet de sa condition dans six épisodes violents, voire fangeux. L'auteur confronte l'antihéros à la pire vermine, mais la surprise vient de Castle, imprévisible, incontrôlable, impitoyable.
Mon verdict : ★★★☆☆
Barbuz
La couverture de l'épisode 44 de la série indique la date de naissance de Frank Castle : 16 février 1950.
RépondreSupprimerJe suis allé me rafraîchir la mémoire sur mon propre commentaire, et j'avais relevé les mêmes caractéristiques que toi : la violence sadique sans humour (le contenu du gobelet en plastique), la tendance marquée de Lewis Larosa à se contenter de têtes en train de parler dans une case. Etant fortement influencé par ma culture comics, il m'avait semble y voir aussi une influence de Frank Miller, Ennis appliquant le principe de Dark Knight returns à Frank Castle en le faisant vieillir.
Ah, ça, le coup du gobelet en plastique, ça a été trop glauque pour moi. C’est la scène qui m’a le plus marqué. Et c’eet dommage, car elle n’apporte rien à l’intrigue. Le Joe Pesci psychopathe suffisait amplement.
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