"Hal Jordan, mort ou vif" est le troisième tome d'une série de huit (dont un numéro zéro), consacrée au passage du scénariste Geoff Johns sur l'univers Green Lantern. Cet album cartonné de cent soixante pages est sorti en mars 2013 dans la collection DC Signatures d'Urban Comics. Il comprend les numéros de la série régulière "Green Lantern" #14-20 (soit la période allant de septembre 2006 à juillet 2017). C'est la première édition qui fait l'objet de ce billet ; la série, qui est en cours de réédition, propose un nombre réduit de tomes, mais des recueils plus denses.
Johns écrit les scénarios. Ivan Reis dessine le premier arc ("Hal Jordan, mort ou vif", "Wanted: Hal Jordan" en VO). Oclair Albert se charge de l'encrage, Moose Baumann, de la mise en couleurs. Le second ("Le Mystère de Star Sapphire", "Mystery of the Star Sapphire") est illustré, encré, et mis en couleurs par Daniel Acuña.
À l'issue du tome précédent, les Green Lanterns Jordan et Gardner délivrent des membres du Corps retenus captifs sur Biot, la planète des Traqueurs ; Hal affronte et défait le Superman Cyborg.
Hal Jordan, en combinaison de pilote, est transporté par l'énergie de l'anneau de pouvoir à travers le désert californien. Il entend une voix qui lui affirme qu'il a été choisi. Il est déposé aux côtés du vaisseau spatial en flammes d'un extraterrestre mourant. Jordan s'attend à ce qu'Abin Sur - car c'est lui - lui demande de continuer sa mission, mais l'autre lui décoche un violent crochet du gauche, et clame que le joyau ne lui appartient pas. Il le prend à la gorge et lui assène qu'il est indigne du Corps des Green Lantern et qu'il a abandonné l'anneau lorsque ses amis et lui en avaient le plus besoin. Les images passent ; ces souvenirs vieux de quelques années laissent la place à d'autres, plus récents. Jordan se revoit ainsi aux commandes de son F-22 Raptor au-dessus de la Tchétchénie, quelques mois plus tôt. Son escadrille a pour mission de cibler les terroristes responsables d'un attentat ayant causé la mort de soixante-douze marins sur un bateau de l'US Navy...
Dans le premier arc, "Hal Jordan, mort ou vif", l'intéressé part tête baissée pour la Russie afin de prêter main-forte à sa coéquipière, le capitaine Jillian Pearlman alias Cowgirl. Jordan se pose peu de questions et fonce dans le tas. Il connaît pourtant le Traité de Libre Pouvoir, une loi interdisant toute activité métahumaine étrangère dans certains pays (la Russie en fait partie), mais il n'en a cure et se contente de noter qu'il s'agit là de la septième fois qu'il viole cette loi. Ce n'est pour lui qu'un détail, et il ne se préoccupe guère de l'incident international qui découlera de cette épineuse situation. En revanche, cela se complique rapidement, d'abord par un crime de guerre, ensuite par le fait que la tête de Jordan a été mise à prix, et que la prime suscite bien des convoitises. Ces quatre chapitres pleins d'action forment la conclusion des "Oubliés", l'histoire qui débute dans le second tome. Cet arc est bien construit, mais le lecteur devra rester attentif aux passages d'une ligne temporelle à l'autre. Ivan Reis, malgré des fonds de cases parfois expédiés, produit les illustrations avec talent dans un style réaliste qui met en évidence le corps humain. Tombant dans les poncifs du genre, l'artiste ne peut s'empêcher d'abuser des postures lascives des personnages féminins. "Le Mystère de Star Sapphire" est la suite directe du premier arc. Ce récit, malgré les dialogues convenus et peu inspirés de Johns, est davantage teinté d'humour que le précédent ; il conte un conflit sur fond de rivalité féminine dans lequel Jordan tente de calmer le jeu. Les auteurs y reviennent sur l'origine de la tribu des Zamarones. Le trait d'Acuña a bien plus de personnalité et d’expressivité que celui de Reis, malgré des contours plus épais et une lisibilité de l'action parfois moins prononcée. Le boulot de mise en couleurs de cet arc est remarquable, car Acuña travaille principalement dans des nuances de rose ou de vert afin de mettre en évidence l'affrontement entre les deux sources de pouvoir. La rupture visuelle causée par l'hétérogénéité des styles gênera sans doute.
La traduction a été réalisée par Edmond Tourriol. Elle est satisfaisante, malgré une faute de grammaire. L'éditeur a ajouté un résumé des tomes précédents, une frise chronologique, les couvertures originales, ou de sommaires biographies des auteurs.
Hal Jordan, en combinaison de pilote, est transporté par l'énergie de l'anneau de pouvoir à travers le désert californien. Il entend une voix qui lui affirme qu'il a été choisi. Il est déposé aux côtés du vaisseau spatial en flammes d'un extraterrestre mourant. Jordan s'attend à ce qu'Abin Sur - car c'est lui - lui demande de continuer sa mission, mais l'autre lui décoche un violent crochet du gauche, et clame que le joyau ne lui appartient pas. Il le prend à la gorge et lui assène qu'il est indigne du Corps des Green Lantern et qu'il a abandonné l'anneau lorsque ses amis et lui en avaient le plus besoin. Les images passent ; ces souvenirs vieux de quelques années laissent la place à d'autres, plus récents. Jordan se revoit ainsi aux commandes de son F-22 Raptor au-dessus de la Tchétchénie, quelques mois plus tôt. Son escadrille a pour mission de cibler les terroristes responsables d'un attentat ayant causé la mort de soixante-douze marins sur un bateau de l'US Navy...
Dans le premier arc, "Hal Jordan, mort ou vif", l'intéressé part tête baissée pour la Russie afin de prêter main-forte à sa coéquipière, le capitaine Jillian Pearlman alias Cowgirl. Jordan se pose peu de questions et fonce dans le tas. Il connaît pourtant le Traité de Libre Pouvoir, une loi interdisant toute activité métahumaine étrangère dans certains pays (la Russie en fait partie), mais il n'en a cure et se contente de noter qu'il s'agit là de la septième fois qu'il viole cette loi. Ce n'est pour lui qu'un détail, et il ne se préoccupe guère de l'incident international qui découlera de cette épineuse situation. En revanche, cela se complique rapidement, d'abord par un crime de guerre, ensuite par le fait que la tête de Jordan a été mise à prix, et que la prime suscite bien des convoitises. Ces quatre chapitres pleins d'action forment la conclusion des "Oubliés", l'histoire qui débute dans le second tome. Cet arc est bien construit, mais le lecteur devra rester attentif aux passages d'une ligne temporelle à l'autre. Ivan Reis, malgré des fonds de cases parfois expédiés, produit les illustrations avec talent dans un style réaliste qui met en évidence le corps humain. Tombant dans les poncifs du genre, l'artiste ne peut s'empêcher d'abuser des postures lascives des personnages féminins. "Le Mystère de Star Sapphire" est la suite directe du premier arc. Ce récit, malgré les dialogues convenus et peu inspirés de Johns, est davantage teinté d'humour que le précédent ; il conte un conflit sur fond de rivalité féminine dans lequel Jordan tente de calmer le jeu. Les auteurs y reviennent sur l'origine de la tribu des Zamarones. Le trait d'Acuña a bien plus de personnalité et d’expressivité que celui de Reis, malgré des contours plus épais et une lisibilité de l'action parfois moins prononcée. Le boulot de mise en couleurs de cet arc est remarquable, car Acuña travaille principalement dans des nuances de rose ou de vert afin de mettre en évidence l'affrontement entre les deux sources de pouvoir. La rupture visuelle causée par l'hétérogénéité des styles gênera sans doute.
La traduction a été réalisée par Edmond Tourriol. Elle est satisfaisante, malgré une faute de grammaire. L'éditeur a ajouté un résumé des tomes précédents, une frise chronologique, les couvertures originales, ou de sommaires biographies des auteurs.
"Hal Jordan, mort ou vif" est un album plein d'action sans temps mort qui revient sur les deux principaux points faibles de notre Green Lantern, avec les conséquences que cela implique, une trop grande confiance en soi d'abord, et les femmes ensuite.
Mon verdict : ★★★☆☆
Barbuz
J'avais bien aimé la première partie, avec une nostalgie assumée pour l'équipe méconnue des Global Guardians. Sans aller jusqu'à dire qu'il faut rester attentif, c'est vrai que Johns avait mis beaucoup d'éléments dans ces épisodes. Ivan Reis commençait à bien dépoter, avec des influences plus Jim Lee & Marc Silvestri que par la suite de sa carrière, où il a effectué un virage plus vers Neal Adams.
RépondreSupprimerQuant à la deuxième partie, c'est avec elle que je tombé amoureux des illustrations de Daniel Acuña que je suis depuis, à la fois pour ses couleurs pop et ses compositions. Qaunt à l'intrigue, Johns ramène une de ses ennemies (une des plus ridicules) et recommence à jouer sur cet amour non réciproque entre cette entité peu précise possédant les femmes de la vie d'Hal Jordan. C'est un grand combat étiré qui ramène une autre composante bébête de la mythologie (les zamarones). Mais en cours de route, Johns reconfigure ces éléments pour montrer comment il s'insère dans une trame cohérente plus vaste et plus riche. Cette ouverture vient valider le début un peu régressif du récit, tout en constituant un prologue hallucinant aux histoires suivantes, avec les différentes couleurs d'anneaux. Un régal !
Ton enthousiasme fait plaisir à lire.
SupprimerPlus je lis ou relis le Green Lantern de Johns, moins il m'intéresse. Pour moi, ce personnage et cet univers auront été gâchés par les scénaristes modernes (post Âge de bronze), et seul Moore aura apporté quelque chose d'intéressant à cette franchise, dont je crois de plus en plus qu'elle n'aurait pas dû survivre aux années 70.