"Superman Anthologie" est un album qui est sorti dans la collection "DC Anthologie" d'Urban Comics en mars 2013. Il ne s'agit pas d'une réalisation originale d'Urban Comics (le cas de "DC Comics Anthologie"), mais de la traduction de la VO. Ce recueil à la couverture cartonnée compte (à peu près) trois cent vingt pages.
Au menu de ce pavé particulièrement copieux figurent, dans l'ordre, les "Action Comics" #1 et 2 (1938), "Superman" #17 (1942), "Superman" #53 (1948), "Action Comics" #242 (1958), "Superman" #141 (1960), "Superman" #247 (1972), "Action Comics" #544 (1983), "Superman" #400 (1984) - déjà publié dans "DC Comics Anthologie", "Superman" #11 (1987), "Action Comics" #662 (1991), "Action Comics" #775 (2001), "Superman & Batman", un extrait du beau livre "Mythology: The DC Comic Art of Alex Ross (2003), "Action Comics" #900 (2011), et, enfin, "Action Comics" #0 (2012).
Une planète lointaine est sur le point d'être détruite ; l'un de ses scientifiques installe son fils dans une capsule spatiale envoyée vers la Terre. Sur place, le garçon étonne par ses prouesses physiques : sauts de cinq cents mètres, force incroyable, une vitesse stupéfiante. L'enfant devient un homme qui voue son existence à la défense des opprimés. Le destin de Superman croisera alors celui de politiciens véreux, de marchands d'armes, de criminels, de l'extraterrestre Brainiac (à trois reprises), de ses parents biologiques, du savant malveillant Lex Luthor, de Mxyzptlk, le farfadet de la cinquième dimension, de la créature fantastique Silver Banshee, d'un nouveau groupe de justiciers expéditifs, de sa cousine Supergirl, de Batman, à qui il confiera un fragment de kryptonite, et de bien d'autres. Au nombre de ses aventures, il mettra fin à des guerres, apportera Hitler et Staline devant les tribunaux, sauvera Paris, Londres, Rome, New York, et Metropolis du rayon de Brainiac, tombera amoureux d'une actrice d'une grande beauté avec laquelle il aura des projets de mariage, maîtrisera des catastrophes naturelles, ou renoncera à la nationalité américaine, agacé que ses actes soient associés à la politique US.
L'éditeur français "détourne" l'objet de la publication VO, hommage au personnage à l'occasion de son soixante-quinzième anniversaire. Ici, ce volume est présenté comme une anthologie s'adressant à tous les publics, autant à ceux qui le connaissent qu'à ceux qui n'en ont jamais lu une histoire. Le décor est planté dès les premières pages ; le lecteur accompagne Superman à travers une rétrospective en quinze récits, des débuts de 1938 aux "Nouveaux 52" de 2012, de l'Âge d'or à l'Âge moderne, ce dernier se taillant la part du lion avec six parties (trois pour l'Âge d'or, trois pour l'Âge d'argent, et trois pour l'Âge de bronze) ; l'équilibre n'est donc que relatif. Néanmoins, cette anthologie est bien conçue et réunit du beau monde : Jerry Siegel (1914-1996) et Joe Shuster (1914-1992), bien entendu, Bill Finger (1914-1974), Wayne Boring (1905-1987) et son Superman d'un classicisme abouti, Curt Swan (1920-1996), Elliot S. Maggin, Marv Wolfman, Gil Kane, Frank Miller, Bob McLeod, Doug Mahnke, Lee Bermejo, ou Grant Morrison, entre autres. Les deux magazines phares, "Action Comics" et "Superman", sont largement couverts. Les récits de l'Âge d'or sont compressés et expéditifs. Ceux de l'Âge d'argent seront considérés comme naïfs, voire surannés, mais ils compensent par une imagination débridée et un processus narratif qui a bénéficié d'années de maturation. "Retour sur Krypton" (1960), de Siegel et Boring, et "La Mort de Superman" (1961), par Siegel et Swan, sont des joyaux qui représentent le sommet de l'album avec "Des secrets dans la nuit" (1991), de Roger Stern et McLeod, et "L'Incident" (2011), de David S. Goyer et Miguel Sepulveda. Les récits de l'Âge de bronze et surtout de l'Âge moderne s'évertuent à renouveler le mythe sans lui faire perdre ses valeurs universelles, quitte à en souligner, a contrario, la désuétude lorsqu'il affronte une parodie de l'Authority dans une conclusion qui sent trop l'artifice pour persuader ("Qu'est-ce que la vérité, la justice et l'idéal humain ont de si drôle ?", de 2001, par Kelly, Mahnke et Bermejo).
La traduction est signée Jean-Marc Lainé (ancien responsable éditorial chez Semic) ; Lainé produit ici un travail de qualité. Hélas, le texte de Yann Graf, le rédacteur d'Urban Comics, comporte quatre fautes de langue. La maquette est irréprochable.
Le volume est globalement réussi, mais il est dommage que l'Âge moderne soit surreprésenté par rapport aux autres périodes, qui comptent des pépites inconnues, d'autant que les épisodes plus récents sont moins captivants et moins convaincants.
Mon verdict : ★★★★☆
Au menu de ce pavé particulièrement copieux figurent, dans l'ordre, les "Action Comics" #1 et 2 (1938), "Superman" #17 (1942), "Superman" #53 (1948), "Action Comics" #242 (1958), "Superman" #141 (1960), "Superman" #247 (1972), "Action Comics" #544 (1983), "Superman" #400 (1984) - déjà publié dans "DC Comics Anthologie", "Superman" #11 (1987), "Action Comics" #662 (1991), "Action Comics" #775 (2001), "Superman & Batman", un extrait du beau livre "Mythology: The DC Comic Art of Alex Ross (2003), "Action Comics" #900 (2011), et, enfin, "Action Comics" #0 (2012).
Une planète lointaine est sur le point d'être détruite ; l'un de ses scientifiques installe son fils dans une capsule spatiale envoyée vers la Terre. Sur place, le garçon étonne par ses prouesses physiques : sauts de cinq cents mètres, force incroyable, une vitesse stupéfiante. L'enfant devient un homme qui voue son existence à la défense des opprimés. Le destin de Superman croisera alors celui de politiciens véreux, de marchands d'armes, de criminels, de l'extraterrestre Brainiac (à trois reprises), de ses parents biologiques, du savant malveillant Lex Luthor, de Mxyzptlk, le farfadet de la cinquième dimension, de la créature fantastique Silver Banshee, d'un nouveau groupe de justiciers expéditifs, de sa cousine Supergirl, de Batman, à qui il confiera un fragment de kryptonite, et de bien d'autres. Au nombre de ses aventures, il mettra fin à des guerres, apportera Hitler et Staline devant les tribunaux, sauvera Paris, Londres, Rome, New York, et Metropolis du rayon de Brainiac, tombera amoureux d'une actrice d'une grande beauté avec laquelle il aura des projets de mariage, maîtrisera des catastrophes naturelles, ou renoncera à la nationalité américaine, agacé que ses actes soient associés à la politique US.
L'éditeur français "détourne" l'objet de la publication VO, hommage au personnage à l'occasion de son soixante-quinzième anniversaire. Ici, ce volume est présenté comme une anthologie s'adressant à tous les publics, autant à ceux qui le connaissent qu'à ceux qui n'en ont jamais lu une histoire. Le décor est planté dès les premières pages ; le lecteur accompagne Superman à travers une rétrospective en quinze récits, des débuts de 1938 aux "Nouveaux 52" de 2012, de l'Âge d'or à l'Âge moderne, ce dernier se taillant la part du lion avec six parties (trois pour l'Âge d'or, trois pour l'Âge d'argent, et trois pour l'Âge de bronze) ; l'équilibre n'est donc que relatif. Néanmoins, cette anthologie est bien conçue et réunit du beau monde : Jerry Siegel (1914-1996) et Joe Shuster (1914-1992), bien entendu, Bill Finger (1914-1974), Wayne Boring (1905-1987) et son Superman d'un classicisme abouti, Curt Swan (1920-1996), Elliot S. Maggin, Marv Wolfman, Gil Kane, Frank Miller, Bob McLeod, Doug Mahnke, Lee Bermejo, ou Grant Morrison, entre autres. Les deux magazines phares, "Action Comics" et "Superman", sont largement couverts. Les récits de l'Âge d'or sont compressés et expéditifs. Ceux de l'Âge d'argent seront considérés comme naïfs, voire surannés, mais ils compensent par une imagination débridée et un processus narratif qui a bénéficié d'années de maturation. "Retour sur Krypton" (1960), de Siegel et Boring, et "La Mort de Superman" (1961), par Siegel et Swan, sont des joyaux qui représentent le sommet de l'album avec "Des secrets dans la nuit" (1991), de Roger Stern et McLeod, et "L'Incident" (2011), de David S. Goyer et Miguel Sepulveda. Les récits de l'Âge de bronze et surtout de l'Âge moderne s'évertuent à renouveler le mythe sans lui faire perdre ses valeurs universelles, quitte à en souligner, a contrario, la désuétude lorsqu'il affronte une parodie de l'Authority dans une conclusion qui sent trop l'artifice pour persuader ("Qu'est-ce que la vérité, la justice et l'idéal humain ont de si drôle ?", de 2001, par Kelly, Mahnke et Bermejo).
La traduction est signée Jean-Marc Lainé (ancien responsable éditorial chez Semic) ; Lainé produit ici un travail de qualité. Hélas, le texte de Yann Graf, le rédacteur d'Urban Comics, comporte quatre fautes de langue. La maquette est irréprochable.
Le volume est globalement réussi, mais il est dommage que l'Âge moderne soit surreprésenté par rapport aux autres périodes, qui comptent des pépites inconnues, d'autant que les épisodes plus récents sont moins captivants et moins convaincants.
Mon verdict : ★★★★☆
Barbuz
Si je peux me permettre quelques compléments ou correctifs... La série de volume DC Celebrating 75 Yrs est une Collection célébrant DC et pas seulement l'homme d'acier ;) (D'ailleurs Urban n'en a publié qu'une petite partie.. )
RépondreSupprimerJe suis loin d'être fan de VF, mais il faut reconnaitre la ou des efforts de qualité ont été apportés.
La ou dans l'édition US, il n'y a qu'un texte introductif par période, Urban ajoute du rédactionnel sur l'épisode ainsi que des Bio des auteurs (Coté VO, sur le même espace nous n'avons que la couverture du comics présenté)
De plus Urban a été chercher des pages "rares" en complément aux histoires (texte de Siegel, Elison, ou page textuelle de Lois Lane...)
et Urban se permet même d'être plus pointu sur certains textes de période en y ajoutant des commentaires.
Autrement, il y a 65 pages de moins en VF qu'en VO, ce qui fait que certaines histoires de l'age d'argent disparaissent (Superman 76 et 129 -- premier Team Up de Superman / Batman et première histoire de Lori Lemaris), puis l'annual 11 de Superman dans la 3me époque est aussi supprimé (Moore/ Gibbons)
Enfin en 4me période (Homme d'Acier, Reboot post Crisis) Superman 75 (Mort de Supes) est remplacé par le très moyen Action 662 (qui mène au mariage)
j'avais un peu comparé, et ce Volume n'est pas le plus modifié de ceux publiés par Urban (le Batman ou Joker peut être?)
Merci de tes précisions.
SupprimerL'album que j'avais en tête était "Superman: A Celebration of 75 Years", sans en connaître son contenu exact, toutefois.
J'ai vu que DC Comics avait sorti toute une série d'albums hommages pour ses soixante-quinze ans : Superman, donc, Wonder Woman, Flash, Catwoman, Double-Face, Green Arrow, la Société de Justice, Aquaman, le Joker, Batman, bien sûr, mais aussi Lex Luthor ou Green Lantern. Et à côté de cela, il y a des albums hommages pour les anniversaires de certains personnages (les vingt-cinq ans d'Harley Quinn ou les cinquante de Batgirl). De quoi prêter un peu à confusion...
Je vois qu'il est encore question de densité narrative pour l'âge d'argent. Un bel article qui permet de se faire une idée rapide de chaque histoire, sans devenir une énumération creuse : bravo pour la structure.
RépondreSupprimerJe vais finir par te lasser, avec ma densité narrative :-) !!!
SupprimerMerci de tes encouragements !
En fait, cette question de densité narrative me titille l'esprit depuis quelques temps. Au vu de mes habitudes de lecture, j'étais plutôt dans un comparatif densité des épisodes de comics des années 1960/1970, par rapport à celle des comics des années 2010. Mais je m'interrogeais aussi sur le comparatif entre comics et BD francobelge pour une pagination similaire, le manga étant pour le coup vraiment décompressé à mes yeux... au moins en ce qui concerne les shonen, parce que pour les seinen c'est moins vrai. Je reste donc friand de ces remarques et de ce questionnement sur la densité narrative.
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