"La Grande Évasion du Bizarro-Monde" est le second tome des six de la quasi-intégrale consacrée par Urban Comics aux épisodes du scénariste Geoff Johns sur le personnage de Superman. Il est sorti en mai 2013 dans la collection Signatures de l'éditeur. Ce recueil peut être découpé en trois parties : les "Action Comics" #855-857 (d'octobre à décembre 2007), "The Man of Steel" #5 (de décembre 1986), ainsi que "Action Comics" #850 (de juillet 2007).
L'intrigue du premier arc, "La Grande Évasion du Bizarro-Monde", est signée Geoff Johns et Richard Donner, réalisateur, entre autres, du film "Superman" (1978). Eric Powell ("The Goon") en dessine et encre les trois numéros. La mise en couleurs est de Dave Stewart. "Le Miroir brisé" est produit par John Byrne, dont les illustrations sont encrées par Dick Giordano (1932-2010) et colorisées par Tom Zuiko. "La Famille" est coécrit par Johns, Kurt Busiek et Fabian Nicieza. Renato Guedes effectue les dessins et la mise en couleur. José Wilson Magalhães se charge de l'encrage.
L'intrigue du premier arc, "La Grande Évasion du Bizarro-Monde", est signée Geoff Johns et Richard Donner, réalisateur, entre autres, du film "Superman" (1978). Eric Powell ("The Goon") en dessine et encre les trois numéros. La mise en couleurs est de Dave Stewart. "Le Miroir brisé" est produit par John Byrne, dont les illustrations sont encrées par Dick Giordano (1932-2010) et colorisées par Tom Zuiko. "La Famille" est coécrit par Johns, Kurt Busiek et Fabian Nicieza. Renato Guedes effectue les dessins et la mise en couleur. José Wilson Magalhães se charge de l'encrage.
Une navette spatiale militaire thanagarienne piste le signal de détresse d'un croiseur de leur police, le troisième qu'ils ont perdu dans le secteur 1842. À bord, l'un des opérateurs demande à ses compagnons s'ils pensent que Rann est dans le coup. Un autre lui affirme que bien que les relations entre Thanager et Rann n'aient jamais été aussi tendues, leurs fusées sont incapables d'infliger de tels dégâts. L'officier supérieur commande à son équipage de quadriller le périmètre à partir des données de la dernière localisation des vaisseaux, puis de trianguler les trajectoires. Un soldat l'informe que quelque chose d'énorme est en approche. Lorsque le capitaine demande de quoi il s'agit, ils voient devant eux une planète cubique. Trois projectiles foncent droit sur eux ; l'officier ordonne que le pouvoir du métal "N" soit transféré sur le champ antigravitationnel ; la manœuvre est effectuée, mais n'a pas l’effet escompté. L'impact est immédiat : le bâtiment thanagarien est disloqué. Après un demi-tour, les bolides, des ersatz de Bizarro, repartent vers la planète cubique...
Voici un volume légèrement bancal qui tient autant d'une série consacrée à la période de Johns sur Superman que d'un concept-album dédié à Bizarro. "La Grande Évasion du Bizarro-Monde" est la pièce principale, et la seule qui vaille réellement le détour. Bizarro est un personnage particulier qui représente, à cause de ses possibilités limitées d'utilisation, un piège dans lequel il est aisé de tomber. Johns et Donner parviennent à éviter l'écueil en offrant à Bizarro sa propre planète et en poussant le côté gentiment iconoclaste de la chose en déclinant le concept à la Ligue de Justice. Le résultat est une aventure globalement réussie, amusante et rafraîchissante, dans laquelle Jonathan Kent découvre les sensations que procurent les super-pouvoirs. Les auteurs auraient pu prolonger l'histoire en exploitant la sous-intrigue avec les Thanagariens. Le trait de Powell, à mi-chemin entre caricature et esprit dessin animé, sied à merveille aux tribulations de Superman dans ce monde décidément imprévisible et bien étrange. "Le Miroir brisé", écrit et illustré par Byrne, avait déjà été publié par Panini Comics dans "Superman : L'Homme d'acier". L'épisode aurait été intégré à la demande de Johns, sans doute parce qu'il propose une version de Bizarro différente, plus tragique. Lex Luthor y tend un piège à Superman et parvient à provoquer une entrevue pour des raisons bien particulières. Cet épisode agréable donne envie de se plonger dans les "Superman" du même auteur ; ce simple extrait est d'ailleurs frustrant et laissera le lecteur sur sa faim. Enfin, dans "La Famille", Brainiac 5, de la Légion des Super-Héros, montre à une Supergirl, dont les relations avec Superman restent difficiles, une invention qui lui permet de découvrir les incarnations de son cousin dans le temps. La créativité scénaristique faiblit, et les auteurs manquent de noyer le lecteur sous des dialogues pollués de néologismes pseudo-scientifiques. Guedes est un artiste de premier plan, dont le style, réaliste et fin, propose un encrage et une colorisation originaux.
Thomas Davier commet une traduction de qualité (autant que c'est possible dans la langue de Bizarro !). Bonus : une double planche de la Forteresse de Solitude par Phil Jimenez et Andy Lanning, des biographies d'ennemis de Supes, et des esquisses.Voici un volume légèrement bancal qui tient autant d'une série consacrée à la période de Johns sur Superman que d'un concept-album dédié à Bizarro. "La Grande Évasion du Bizarro-Monde" est la pièce principale, et la seule qui vaille réellement le détour. Bizarro est un personnage particulier qui représente, à cause de ses possibilités limitées d'utilisation, un piège dans lequel il est aisé de tomber. Johns et Donner parviennent à éviter l'écueil en offrant à Bizarro sa propre planète et en poussant le côté gentiment iconoclaste de la chose en déclinant le concept à la Ligue de Justice. Le résultat est une aventure globalement réussie, amusante et rafraîchissante, dans laquelle Jonathan Kent découvre les sensations que procurent les super-pouvoirs. Les auteurs auraient pu prolonger l'histoire en exploitant la sous-intrigue avec les Thanagariens. Le trait de Powell, à mi-chemin entre caricature et esprit dessin animé, sied à merveille aux tribulations de Superman dans ce monde décidément imprévisible et bien étrange. "Le Miroir brisé", écrit et illustré par Byrne, avait déjà été publié par Panini Comics dans "Superman : L'Homme d'acier". L'épisode aurait été intégré à la demande de Johns, sans doute parce qu'il propose une version de Bizarro différente, plus tragique. Lex Luthor y tend un piège à Superman et parvient à provoquer une entrevue pour des raisons bien particulières. Cet épisode agréable donne envie de se plonger dans les "Superman" du même auteur ; ce simple extrait est d'ailleurs frustrant et laissera le lecteur sur sa faim. Enfin, dans "La Famille", Brainiac 5, de la Légion des Super-Héros, montre à une Supergirl, dont les relations avec Superman restent difficiles, une invention qui lui permet de découvrir les incarnations de son cousin dans le temps. La créativité scénaristique faiblit, et les auteurs manquent de noyer le lecteur sous des dialogues pollués de néologismes pseudo-scientifiques. Guedes est un artiste de premier plan, dont le style, réaliste et fin, propose un encrage et une colorisation originaux.
"La Grande Évasion du Bizarro-Monde" est un deuxième volume qui sent un peu le remplissage. L'arc principal, néanmoins, se lit avec un plaisir certain. L'épisode de Byrne est anecdotique hors de son contexte. Le dernier numéro est peu intéressant.
Mon verdict : ★★★☆☆
Barbuz
À ma grande surprise, j'avais également beaucoup apprécié l'histoire de Bizarro de Johns, Donner et Powell, alors que le principe même de Bizarro a tendance à me filer des boutons, avec son parler inversé. Les scénaristes arrivent à contourner l'obstacle et écrire un récit avec une logique interne satisfaisante, en mettant en avant le tragique du monstre rejeté par la société normale sur notre Terre, mais également sur son propre monde qu'il a pourtant créé à son image.
RépondreSupprimerEric Powell a la capacité de dessiner les Bizarro en leur donnant une apparence de vrai monstre, tout en insérant un second degré qui les rend irrésistibles, sans nuire à la dimension dramatique. Il utilise un langage corporel de boxeur sur le ring pour Bizarro lors des combats qui accentue son côté fruste, massif, brut de décoffrage. Du coup les émotions de Bizarro en sortent intensifiées, primaires, vitales.
La Justice League Bizarro est un régal d'absurde et de dérision, à la fois par leurs actions, et par leur apparence totalement ridicule et moqueuse. Eric Powell s'en est donné à cœur joie.
Comme toi, j'avais trouvé le récit de John Byrne quelconque.
Ce qui m'a le plus agacé, dans ce volume, c'est l'approche éditoriale.
SupprimerAlors, c'est Geoff Johns, "mais pas que", et c'est Bizarro, "mais pas que" ; je trouve qu'Urban Comics est très fort, à ce petit jeu du remplissage.
Je découvre d'ailleurs que le programme VO est nettement plus réussi : exit "La Famille", remplacé par "Superman #140 et (1960) et "DC Comics Presents" #71 (1984). Là, on aurait eu un album cohérent et équilibré.