dimanche 13 janvier 2019

Supergirl (tome 1) : "La Dernière Fille de Krypton" (Urban Comics ; juin 2013)

"La Dernière Fille de Krypton("The Last Daughter of Krypton") est un recueil à couverture cartonnée de cent quarante planches sorti dans la collection "DC Renaissance" d'Urban Comics en juin 2013. C'est le premier "Supergirl" des "New 52", une démarche de DC Comics pour rafraîchir son univers et relancer au numéro un toute une gamme de séries. Urban Comics n'ayant pas publié la suite en album, sans doute à cause de ventes décevantes, c'est aussi le dernier. Il comprend les "Supergirl" #1-7 (de novembre 2011 à mai 2012). En France, ces épisodes furent publiés dans les nº1 à 7 (et leur suite) du défunt magazine DC Saga entre mai et novembre 2012 avant de ressortir en librairie sept mois plus tard.
Le scénario est coécrit par Michael Green (scénariste pour la télévision et le cinéma) et Mike Johnson. Les illustrations sont de Mahmud Asrar. Bill Reinhold et Dan Green se partagent la tâche d'encrage des trois premières parties. La mise en couleurs est répartie entre Dave McCaig (principalement) et Paul Mounts (#3).

Une pluie de météorites s'abat sur notre planète, sur un rayon de trente-huit kilomètres ; certains d'entre eux tombent au Kansas. Les trajectoires de ces fragments sont suivies avec attention par des protagonistes qui demeurent dans l'ombre. Lorsque le plus gros des corps célestes traverse la croûte terrestre et ressort en Sibérie, les observateurs évitent de prévenir les Russes, mais envoient sur place une équipe d'intervention, dont les membres sont suréquipés et protégés par des armures robotisées. Leur objectif est de récupérer la météorite. Au même moment, une jeune femme costumée s'extrait du cratère formé par la météorite. Kara Zor-El, car c'est elle, pense être en plein rêve ; après tout, n'est-elle pas censée porter cet habit seulement son diplôme obtenu ? Elle tient à peine debout. Cette neige lui rappelle sa petite enfance sur Krypton ; elle n'en avait plus vu depuis. Mais comment se fait-il qu'elle ne ressente aucun froid ? Elle est brusquement tirée de ses réflexions par des lueurs agressives et une troupe de soldats en armure, lui ordonnant de ne pas bouger...

Green et Johnson content l'histoire d'une jeune femme brutalement arrachée à son monde et à sa réalité, qui, après un long voyage, est projetée dans un inconnu qui s'avère immédiatement hostile. Sa brève rencontre avec son cousin amène d'autres questions et sa première réaction, son premier besoin seront d'y trouver des réponses. Naturellement, le chemin vers la vérité et vers la compréhension sera semé d'embûches, entre captivité, expérimentations, combats et, bien sûr, une solitude dont le sentiment est renforcé par l'impossibilité pour l'héroïne à communiquer, faute de capacités linguistiques ; elle ne peut avoir de discussion avec personne, à l'exception de Superman et des Planéticides. Malgré l'invraisemblance de cette traversée de la croûte terrestre, ces épisodes sont solides, cohérents, pleins d'énergie. Tout s'enchaîne rapidement, de façon très maîtrisée. Les échanges entre Supergirl et Règne, la Planéticide, sont plutôt intelligents, et les auteurs surprennent le lecteur plus d'une fois. Dommage que Simon Tycho et son assistante ne soient qu'une accumulation caricaturale de poncifs. Asrar, dans un style réaliste, propose un travail remarquable, notamment sur les différentes expressions faciales de Kara ; il illustre le chagrin de Kara Zor-El, et transpose la rage de celle-ci en images avec un talent certain. Le nouveau costume de Supergirl marque une rupture avec l'ancien ; il donne à la jeune femme une allure beaucoup plus combative, et met en valeur un corps bien plus athlétique, mais aussi plus musculeux et "dur" que les versions précédentes, plus douces et présentant des physiques édulcorés. Asrar est un artiste qui devrait percer et se voir offrir une série majeure. La Super-Famille n'a pas été gâtée par les "Nouveaux 52", que ce soit avec "Superman" ou "Action Comics", et ceci est ce qu'il y a eu de meilleur sur la franchise de cette période-là. "La Dernière Fille de Krypton" est une aventure réussie qui permettra de découvrir ou de redécouvrir Supergirl, cousine de Superman, dans cette version "Renaissance".
Nick Meylaender réalise, dans l'ensemble, une traduction satisfaisante, parfois un poil littérale. Le texte est impeccable (ni faute ni coquille). L'éditeur revient, dans une introduction concise, sur l'historique de publication du personnage de Supergirl.

Voici un album plein de punch, dans lequel les scénaristes recourent à des techniques narratives intéressantes. Le lecteur en apprend un peu plus sur Krypton. Bien que plus impressionnante que d'autres, cette Supergirl est tout de suite attachante.

Mon verdict : ★★★★☆

Barbuz

2 commentaires:

  1. Merci de me faire découvrir ce tome qui n'avait pas retenu mon attention lors de sa sortie. J'aime bien aussi les dessins de Mahmud Asrar, mas il a l'air d'avoir du mal à tenir un rythme mensuel. Récemment, il a dessiné les premiers épisodes de la série X-Men Red, mais en mode très pressé.

    Du début de la relance New 52 de la Super-Famille, je n'ai lu que le premier tome d'Action Comics (Grant Morrison oblige), et les 2 suivants m'attendent dans ma pile. Par la suite, je ne suis revenu à Superman qu'avec DC Rebirth et Peter Tomasi.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. J'avais lu ces épisodes en prépublication dans les "DC Saga" ; ils ont plus d'impact en album.
      Je n'ai encore lu aucun "Rebirth" ; ça n'arrivera sans doute pas avant un (trop) long moment, vu la hauteur de ma pile de lectures...

      Supprimer