"Batman, la légende : Jim Aparo" est le premier des deux volumes consacrés aux épisodes de la série "The Brave and the Bold" illustrés par Jim Aparo. Ce (très) lourd et épais recueil d'approximativement cinq cents planches (sans compter dix pages de bonus) est sorti dans la collection DC Archives d'Urban Comics en août 2013. Il compile vingt-trois numéros de "The Brave and the Bold", les 98, 100-102 et 104-122, d'octobre 1971 à octobre 1975.
Bob Haney (1926-2004) écrit les histoires. Aparo (1932-2005) les dessine et encre toutes, avec la participation de Neal Adams et Dick Giordano (1932-2010) au 102 ; ils réalisent respectivement les planches 14 à 21 et la 22. Tatjana Wood (108) et Carl Gafford (122) sont les seuls coloristes à être mentionnés dans les crédits.
Par une nuit lugubre, Batman suit un sentier qui mène à un imposant manoir, dont quelques fenêtres sont éclairées. Il frappe à la porte de bois. Une femme lui ouvre à la lueur d'un chandelier. Le Chevalier noir s'extasie devant sa beauté. Clorinda (son prénom) lui souhaite la bienvenue et se réjouit de sa visite. Son mari, Roger, ne cessait de le réclamer. À peine le héros entre-t-il dans la demeure qu'il est hélé par Enoch, son filleul et le fils de Roger et Clorinda. Le gamin, en sanglots, se précipite dans ses bras, lui demande si son père va mourir, et prie le justicier de le sauver. Batman ne sait comment mentir à l'enfant et estime que celui-ci mérite la vérité. Il explique au garçon que si son papa meurt, il ne souffrira plus et plus rien ne pourra lui faire du mal. Il suit Clorinda jusqu'à la chambre de Roger. En entrant, Batman sent la présence de la mort. Son vieil ami est alité, fatigué, les traits tirés. Le docteur Malthus est à ses côtés ; Roger affirme que le médecin aura tout tenté. Il s'éteint chez lui, entouré de son épouse, de son fils, et de l'homme qu'il admire le plus au monde, et formule un dernier vœu avant de rendre l'âme : que Batman protège Clorinda et Enoch. Le justicier accepte et le lui promet ; il donnerait sa vie pour Clorinda et Enoch. Roger peut partir en paix. Il se laisse aller, et fait ses adieux à sa femme et à son ami...
Bob Haney (1926-2004) écrit les histoires. Aparo (1932-2005) les dessine et encre toutes, avec la participation de Neal Adams et Dick Giordano (1932-2010) au 102 ; ils réalisent respectivement les planches 14 à 21 et la 22. Tatjana Wood (108) et Carl Gafford (122) sont les seuls coloristes à être mentionnés dans les crédits.
Par une nuit lugubre, Batman suit un sentier qui mène à un imposant manoir, dont quelques fenêtres sont éclairées. Il frappe à la porte de bois. Une femme lui ouvre à la lueur d'un chandelier. Le Chevalier noir s'extasie devant sa beauté. Clorinda (son prénom) lui souhaite la bienvenue et se réjouit de sa visite. Son mari, Roger, ne cessait de le réclamer. À peine le héros entre-t-il dans la demeure qu'il est hélé par Enoch, son filleul et le fils de Roger et Clorinda. Le gamin, en sanglots, se précipite dans ses bras, lui demande si son père va mourir, et prie le justicier de le sauver. Batman ne sait comment mentir à l'enfant et estime que celui-ci mérite la vérité. Il explique au garçon que si son papa meurt, il ne souffrira plus et plus rien ne pourra lui faire du mal. Il suit Clorinda jusqu'à la chambre de Roger. En entrant, Batman sent la présence de la mort. Son vieil ami est alité, fatigué, les traits tirés. Le docteur Malthus est à ses côtés ; Roger affirme que le médecin aura tout tenté. Il s'éteint chez lui, entouré de son épouse, de son fils, et de l'homme qu'il admire le plus au monde, et formule un dernier vœu avant de rendre l'âme : que Batman protège Clorinda et Enoch. Le justicier accepte et le lui promet ; il donnerait sa vie pour Clorinda et Enoch. Roger peut partir en paix. Il se laisse aller, et fait ses adieux à sa femme et à son ami...
Ces "The Brave and the Bold" du tandem Haney-Aparo sont une aubaine pour l'amateur débutant ou occasionnel. Nulle Continuité encombrante ici ; ces histoires sont complètes et indépendantes les unes des autres. Leur principe ne change pas : Batman a une affaire à résoudre, pour laquelle il est amené (parfois par hasard, parfois contre son gré) à travailler avec un personnage de l'écurie DC Comics. Se succèdent ainsi, par exemple, le Phantom Stranger, Metamorpho, le sergent Rock, Kamandi, ou encore les Metal Men. Il y a là-dedans de l'extra, du bon, du moyen, mais rien de mauvais. Ces histoires emblématiques de l'Âge de bronze sont rafraîchissantes. Elles sont simples - ce qui ne signifie pas qu'elles sont dénuées d'originalité, sans temps mort et vont droit au but. Ici, nulle place pour l'introspection ou les messages sociaux (à l'exception du #102) ; rien que de l'action, de l'aventure, de l’exotisme, du mystère, et du fantastique. Elles présentent un Batman faillible, loin du canon actuel ; son équipier provisoire ne fait donc pas office de faire-valoir. Il est déconcertant de voir Batman se balader en pleine ville en journée comme n'importe qui et Bruce Wayne, qui ne quitte presque jamais son déguisement, apparaître si rarement. "La maison des maudits" (avec le Phantom Stranger), "L'assassin au sang-froid" (Metamorpho), "Double la mise et meurs !" (Green Arrow), "La nuit où Batman vendit son âme" ou "Cauchemar sans fin", toutes deux avec le sergent Rock, figurent parmi les histoires les plus captivantes. Mais l'intérêt majeur, ce sont les dessins d'Aparo. La silhouette athlétique, féline et longiligne de son Batman, d'un classicisme addictif, est passée dans l'inconscient collectif des amateurs. L'artiste, bien que ses personnages soient issus du même moule, offre des perspectives saisissantes, un découpage original et des planches dynamiques, savamment encrées, pleines de mouvement et souvent frappantes de réalisme. Et surtout, il recouvre ses illustrations d'un voile sombre et urbain qui refermera définitivement l'époque de l'Âge d'argent.
Dans l'ensemble, la traduction de Martin Winckler est très satisfaisante, malgré des tournures bâtardes (l'anglicisme "vigilant", ou "être okay"). Il est dommage que les noms des Metal Men n'aient pas été adaptés, même si cette démarche se comprend.
Ce premier recueil est agréable et rafraîchissant, mais aurait éventuellement gagné à être scindé en deux. Ici, nulle contrainte de connaissance de la Continuité ; le lecteur peut piocher parmi les aventures à son gré et se régaler du Batman d'Aparo.
Ce premier recueil est agréable et rafraîchissant, mais aurait éventuellement gagné à être scindé en deux. Ici, nulle contrainte de connaissance de la Continuité ; le lecteur peut piocher parmi les aventures à son gré et se régaler du Batman d'Aparo.
Coïncidence : j'ai lu le tome 2 il n'y a pas longtemps et j'ai été moins enthousiaste que toi. J'y avais aussi apprécié les histoires simples et sans temps mort, Batman se baladant en pleine journée comme n'importe qui et la fluidité des mouvements de Batman.
RépondreSupprimer- Extrait -
Malgré le plaisir qu'il prend à découvrir un échantillon représentatif de cet artiste, le lecteur doit bien reconnaître que le rythme soutenu des aventures empêche le scénariste de faire beaucoup plus que de débiter de l'aventure au kilomètre. Lui aussi, il lui arrive de prendre des raccourcis, ou d'accélérer encore le rythme quand il se rend compte qu'il a rempli son quota de page et qu'il faut qu'il clôture son intrigue dans les 2 pages qui lui restent. Il y a une exception de taille à cet abattage mensuel : le numéro 124, celui où Bob Haney et Jim Aparo apparaissent en tant que personnages. Le scénariste met en scène une mise en abîme très réussie où les auteurs doivent faire triompher Batman et Sgt. Rock, tout en échappant aux mêmes terroristes que poursuivent les superhéros.
Il est bien sûr difficile d'attribuer une note à ce recueil. Il remplit parfaitement sa fonction de faire découvrir le travail de Jim Aparo pendant l'âge de bronze des comics, sur l'un des personnages qu'il a le plus dessiné, avec l'apparition de nombreux superhéros de l'univers partagé DC, sans avoir besoin de connaitre la continuité de l'époque. De ce point de vue, il mérite 5 étoiles pour la qualité de la reprographie des pages, netteté des traits encrés, vivacité des couleurs. Il est plus difficile de l'apprécier pour la qualité des ses histoires fortement focalisées sur l'intrigue au détriment de la personnalité des protagonistes ou de toute autre considération, ou pour la fluidité de sa narration visuelle, très contrainte par les intrigues, par la place des cellules de texte, et par les exigences éditoriales de l'époque concernant les formes à respecter pour les comics. De ce point de vue, l'indigestion guette le lecteur à force de voir défiler des criminels systématiquement punis en fin d'épisode. 3 étoiles avec ce point de vue.
Dans mes souvenirs, le second tome m'avait moins plu que le premier. Si mes souvenirs sont bons, je lui avais attribué trois étoiles, moi aussi. Peut-être Haney et Aparo ont-ils mis toute leur inspiration dans les premiers numéros et qu'à la longue, en effet, il ne s'agit ni plus ni moins que d'un abattage mensuel, comme tu le soulignes.
SupprimerJ'estime qu'il y a aussi une faiblesse dans le format que propose l'éditeur français ; il est peu habituel de ne lire que quelques histoires, de temps en temps, d'une compilation comme celle-ci. C'est pourtant ce qu'il faudrait faire, sous peine de ressentir une certaine lassitude, cette indigestion que tu évoques. De là ma conclusion que scinder ce tome en deux albums aurait peut-être été une bonne idée. On parle de cinq cents planches, quand même...
J'aurais également bien aimé commencer par le tome 1, mais même en occasion il est actuellement à plus de 100€ en VO. Je m'y suis pris trop tard. J'ai fractionné ma lecture du tome 2 VO sur 3 semaines à raison d'un ou deux épisodes par soir, et même ainsi mon enthousiasme s'est émoussé. Peut-être est-ce aussi en partie dû au fait que j'étais déjà familier avec tous les personnages avec lesquels Batman fait équipe.
RépondreSupprimerÀ 100 € en VO ? Je pense savoir que tu ne lis qu'en VO, mais tu sais peut-être que l'édition VF est à 35 €...
SupprimerComme tu l'as observé, la langue anglaise fait partie intégrante de mon plaisir de lecture de comics. C'est la raison pour laquelle je ne me suis pas rabattu sur la VF.
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