"Conan, les Comic Strips inédits : 1978-1979" est un album cartonné au format italien (de dimensions 24,5 × 27,0 centimètres) d'un peu moins de quatre-vingt-dix planches, en couleurs et en noir et blanc (sur papier mat), sorti dans la collection Culture Comics des éditions Neofelis en juillet 2018. Cet épais recueil regroupe huit aventures complètes publiées dans des quotidiens américains entre septembre 1978 et décembre 1979. En VO, ce contenu fut publié chez Dark Horse en 2010.
Ces épisodes ont tous été conçus pas Roy Thomas, l'un des grands scénaristes de l'écurie Marvel pendant les années soixante-dix. Thomas écrit la préface, qui, pour une fois, est plutôt instructive. Les dessins sont signés John Buscema (1927-2002). Le légendaire "Big John" illustra plus de deux-cents numéros de cette franchise (sur deux séries : "Conan the Barbarian" et "The Savage Sword of Conan"). L'encreur est Ernie Chan. Les crédits de la mise en couleur ne sont pas spécifiés.
Zamora, ses terres arides et rocheuses. Un serpent venimeux s'est dressé sur le chemin de l'étalon que Conan venait juste de voler. Le Cimmérien ne se montre guère émotif devant la dépouille de l'animal. Il s'inquiète de l'intensité des rayons brûlants du soleil. Il se trouve à des lieues de la cité de Shadizar. Ses réflexions sont subitement troublées par du bruit. Prompt comme un fauve, il dégaine son poignard et s'attend à avoir à lutter contre des brigands du désert. Il se cache à l'ombre d'un rocher pour écouter le choc de pas précipités. C'est une jeune fille, qui appelle à l'aide en fuyant de façon éperdue. Sans ménagement, Conan l'attrape au vol et exige des explications. Horrifiée, elle pointe son doigt derrière lui : un monstre ailé tenant à la fois de l'homme, du ptérodactyle, et de la chauve-souris se pose au sol et marche vers eux...
Ces épisodes ont tous été conçus pas Roy Thomas, l'un des grands scénaristes de l'écurie Marvel pendant les années soixante-dix. Thomas écrit la préface, qui, pour une fois, est plutôt instructive. Les dessins sont signés John Buscema (1927-2002). Le légendaire "Big John" illustra plus de deux-cents numéros de cette franchise (sur deux séries : "Conan the Barbarian" et "The Savage Sword of Conan"). L'encreur est Ernie Chan. Les crédits de la mise en couleur ne sont pas spécifiés.
Zamora, ses terres arides et rocheuses. Un serpent venimeux s'est dressé sur le chemin de l'étalon que Conan venait juste de voler. Le Cimmérien ne se montre guère émotif devant la dépouille de l'animal. Il s'inquiète de l'intensité des rayons brûlants du soleil. Il se trouve à des lieues de la cité de Shadizar. Ses réflexions sont subitement troublées par du bruit. Prompt comme un fauve, il dégaine son poignard et s'attend à avoir à lutter contre des brigands du désert. Il se cache à l'ombre d'un rocher pour écouter le choc de pas précipités. C'est une jeune fille, qui appelle à l'aide en fuyant de façon éperdue. Sans ménagement, Conan l'attrape au vol et exige des explications. Horrifiée, elle pointe son doigt derrière lui : un monstre ailé tenant à la fois de l'homme, du ptérodactyle, et de la chauve-souris se pose au sol et marche vers eux...
Neofelis propose ces pages dans une version "restaurée" (bandes, lettrage). Au programme de ces huit aventures qui se succèdent chronologiquement, une sinistre brouille entre un sorcier et sa fille, des retrouvailles avec Sonia la Rousse et une légendaire amphore qui suscite bien des convoitises, une cité hantée par une chose terrifiante, une querelle entre un père et un fils alchimistes, un voyage avec un étudiant némédien pour rechercher une peuplade perdue, une histoire de loup-garou digne d'une partie de Cluedo, une opération suicide pour sortir un roi des geôles ennemies, et une sombre affaire de pacte avec les forces obscures. Thomas propose des intrigues linéaires, mais ce type de support exigeait la faculté de tenir les lecteurs en haleine d'un dimanche au suivant. Les pages se tournent sans le moindre ennui. Le public identifie les thèmes des nouvelles de Robert E. Howard (1906-1936) : cette défiance et cette peur primale qu'éprouve l'homme "du commun" à l'égard de la magie, ce mépris d'une civilisation rongée par la veulerie, les complots de cour, et où le code de l'honneur n'est qu'une vaine expression, les jeunes femmes légèrement vêtues, les monstres abyssaux venus d'un autre monde, les sacrifices humains, et cette incroyable atmosphère de fantastique. L'humour n'est pas absent, bien que certaines scènes étonnent, telle celle où Conan rase la tête d'une serveuse au couteau pour lui apprendre à collaborer avec des marchands d'esclaves. Bien sûr, il y a les dessins de Buscema. Seulement une page sur trois est mise en couleurs, et les deux suivantes sont en noir et blanc. Les premières sont particulièrement finies, d'un superbe classicisme de l'Âge de bronze ; les secondes sont plus brutes, mais aussi plus exubérantes. Le format restrictif ne permet à l'artiste aucune fantaisie dans le découpage ou la taille des cases ; l'exercice est délicat et millimétré. Le seul angle sous lequel il peut dévoiler le monde du Cimmérien est celui de la variété de ses plans et de l'expressivité de ses compositions, défis relevés avec brio.
La traduction est réalisée par Jean Depelley. Elle a été révisée par Karim Chergui et Arnaud Montagne. Le résultat est souvent platement littéral et le texte pâtit d'une demi-douzaine de fautes. Le lot des éditeurs français de comics : cruelle déception.
En plus de ce recueil globalement réussi malgré un texte peu soigné, Conan jouit actuellement d'un regain de popularité : nouveau titre aux États-Unis, série d'auteurs en cours chez Glénat, et sortie annoncée d'une intégrale chez Panini Comics (août).
Mon verdict : ★★★★☆
En plus de ce recueil globalement réussi malgré un texte peu soigné, Conan jouit actuellement d'un regain de popularité : nouveau titre aux États-Unis, série d'auteurs en cours chez Glénat, et sortie annoncée d'une intégrale chez Panini Comics (août).
Mon verdict : ★★★★☆
Barbuz
Autant j'ai beaucoup de mal à relire des comics de Roy Thomas, autant je découvre avec plaisir ses introductions généralement très informatives. Il y a quelques années j'avais relu les premiers épisodes de la série (pour les dessins de Barry Windsor Smith bien sûr) et un ou deux tomes après. J'avais eu le plaisir de retrouver l'épisode 48 dans lequel Conan perd son pucelage à 15 ans dans les bras de la sorcière Ursla. Je n'avais pas eu la curiosité de m'intéresser à la version supplément de journal.
RépondreSupprimerJ'attends cette nouvelle intégrale Panini Comics avec impatience, même si j'avais fait celle de Soleil, parue il y a des années. Je pense qu'il s'agit des mêmes épisodes. L'épisode que tu évoques ne me dit rien ; je ne l'ai sans doute pas lu.
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