lundi 29 juillet 2019

Faith (tome 2) : "Doubles et faux-semblants" (Bliss Comics ; août 2017)

Faith Herbert, alias Zephyr, est une super-héroïne créée en 1992 pour Valiant Comics par Jim Shooter et David Lapham pour les besoins de la série "Harbinger". Valiant Entertainment, née de ses cendres en 2005 et rachetée en 2018 par DMG Entertainment, offrira d'abord une mini-série au personnage, puis développera un titre régulier. Ce volume contient les quatre premiers numéros de la série, soit les #1 à 4 de "Faith" (publiés entre juillet et octobre 2016 en VO). Cet album à la couverture cartonnée compte, approximativement, une centaine de planches (bonus non inclus).
Jody Houser écrit les quatre chapitres ("Faith" #1, "Son pire ennemi", ainsi que les deux parties de "Les Conventions, cet univers impitoyable"). Ils sont illustrés par Pere Pérez. Les séquences de rêves sont réalisées par Marguerite Sauvage, avec Colleen Doran (dans le "Faith" #1). Andrew Dalhouse produit la mise en couleurs.

À l'issue du tome précédent, Zephyr, Archer, Hadley, Torque et @x infligent une défaite aux Vignes, révèlent leur complot, et les font arrêter. Jay, ensuite, invite Faith à une partie de jeu de rôle.
Summer, en pleine introspection, revient tour à tour sur la mort de ses parents, sa passion pour les comics, la découverte de ses super-pouvoirs avec l'aide de Peter Stanchek, l'affrontement avec Toyo Harada, la rupture avec Torque, sa relation balbutiante avec Archer, leur combat contre les Vignes, et sa vie de chroniqueuse pour Zipline, couverture idéale pour ses activités de super-héroïne. Trouver un équilibre dans tout ça n'est pas vraiment simple, mais elle se sent de taille. Tout en laissant son imagination vagabonder, elle lance le dé à la partie de Mythes et Monstres à laquelle elle a été conviée. Elle manque le troll, qui se rue sur elle, mais Klara, la maîtresse de jeu, interrompt la séance, au grand regret de Summer, et lui rappelle gentiment qu'avancer en équipe devrait leur permettre de vaincre ce troll plus facilement...

Ces épisodes font suite à la mini-série sur laquelle Valiant a pris appui afin de propulser le personnage aux premiers rangs de son écurie. L'atmosphère et la direction artistique ne changent pas : un soap-opéra où la jeune femme, tentant de remplir son devoir de super-héroïne, se débat au milieu de ses obligations professionnelles, de ses passe-temps, et d'une vie sociale et sentimentale embryonnaire. Houser explore deux domaines importants pour les communautés de fans : le jeu de rôle et les conventions de comics. Le scénariste évoque sur le premier rapidement, bien que le lien avec la réalité de Faith soit évident : elle n'a plus d'équipe. Le deuxième sert de cadre à deux numéros complets : Faith et Archer se rendent à une convention de comics qui s'avérera agitée. Les lecteurs prendront plaisir à trouver les clins d'œil à plusieurs univers et leurs personnages : Daredevil, Stargirl, "Star Wars", Fatalis, parmi d'autres. Entre ces deux histoires, l'identité secrète de Summer est exposée, ce qui l'oblige à s'interroger sur la capacité de ses amis et collègues à rester discrets. Pire, son alter ego est mis à contribution lorsque Mimi, sa patronne, l'informe qu'elle souhaite que Faith ait sa rubrique régulière dans le magazine Zipline, ce qui donne à notre héroïne l'impression que sa responsable n'hésite pas à l'utiliser sans vergogne, en mettant les postes des autres employés dans la balance. Ses adversaires ne la laissent pas souffler pour autant. Un cambrioleur armé d'un bien étrange pistolet laser l'empêche un instant de se concentrer ; elle évite le pire, mais cet incident la fait douter et l'inquiète. La romance s'invite tandis que Chris Chriswell, l'objet de ses fantasmes, lui propose une séance photo, provoquant ainsi une petite dispute avec Archer, mais Zephyr devra rapidement reprendre ses esprits. Enfin, un insaisissable voleur sévit lors de la Convention. Avec Pérez qui succède à Portela, c'est la partie graphique qui gagne en cohérence ; l'artiste offre un trait plus lisse, moins outrancièrement expressif. Les lignes sont nettes, l'action est limpide et le découpage alterne classicisme et originalité. Les planches de Sauvage reflètent fort bien le ton sentimental des moments oniriques. Cette mise en couleur reste pâlotte.
La traduction est de Mathieu Auverdin. Il produit un travail satisfaisant, mais son texte compte une faute de français. La maquette comprend une table des matières, les couvertures originales insérées entre les chapitres, mais pas de pagination hélas. 

"Faith" est une série différente, légère, et optimiste, mais dont la narration et le fond fleur bleue et plan-plan manquent malheureusement d'un zeste de folie. Bien qu'il n'y ait guère de tension, ces aventures se lisent néanmoins sans aucun déplaisir.

Mon verdict : ★★★☆☆

2 commentaires:

  1. Ta conclusion exprime exactement mon ressenti : fond fleur bleue et optimisme. Du coup, j'avais été un tout petit peu plus sensible que toi à cette différence et à cette légèreté pour ce tome.

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    1. J'ai l'impression qu'Houser contrôle sa narration à l'extrême et qu'elle ne se lâche pas vraiment, ou insuffisamment à mon goût. C'est la note qui donne cette impression que j'ai été moins sensible à la légèreté et l'optimisme de ce tome, mais je l'ai néanmoins préféré au premier.
      C'est dans ce type de situation que je me verrais bien attribuer une demi-étoile en plus - mais l'icône n'existe pas (encore) en langage Unicode (sauf erreur de ma part).

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