"Olympus Mons" est une série de bande dessinée de science-fiction, créée en 2017 par le Français Christophe Bec et l'Italien Stefano Raffaele, en six tomes (publiés entre janvier 2017 et septembre 2019), sortie dans la collection Fantastique Soleil de l'éditeur Soleil (qui a été cédé au groupe Delcourt en juin 2011). "Anomalie un" en est le premier numéro ; c'est un album cartonné grand format qui compte cinquante-quatre planches.
Bec, qui écrit le scénario, est connu pour "Androïdes", "Bikini Atoll", "L'Aéropostale, des pilotes de légende", ou "Carthago", entre autres. Raffaele réalise les illustrations et l'encrage ; il a non seulement œuvré sur des titres de BD européenne, mais aussi sur des comics, "Hellboy", "X-Factor", "Batman", "Birds of Prey", "Conan the Barbarian", "Eternal Warrior", ou "Hawkeye", notamment. La mise en couleur est produite par les Indiens de Digikore Studios, qui travaillent souvent avec Soleil. Enfin, les couvertures des recueils de la série sont signées Pierre Loyvet.
An de grâce 1492, quelque part dans l'océan Atlantique. Le moral de l'équipage des trois caravelles de l'expédition organisée par Christophe Colomb est au plus bas. En traversant la mer des Sargasses, à la surface recouverte d'algues flottantes, les marins craignent de s'enliser dans ces eaux maudites. Colomb, debout à la proue à côté du mat de beaupré afin de pouvoir scruter l'horizon, se veut rassurant ; il est trop tard pour reculer. Ils iront donc jusqu'au bout en gardant le cap au sud-ouest. Il demande à ses hommes d'avoir confiance en lui. D'ici peu, ils jetteront l'ancre sur un rivage inexploré. Les matelots ne le voient pas de cette façon. L'un d'eux pense que Colomb est prêt à les mener à la mort pour faire fortune. Un second estime que ce voyage est sans fin, et qu'ils sont perdus au milieu de nulle part. D'autres s'accordent à dire qu'il est fou, qu'il ne sait même pas où ils vont, et que se débarrasser de lui les sauvera...
Avec "Anomalie un", qui ouvre "Olympus Mons" (le titre de la série est tiré du nom d'un volcan sur Mars), Bec entame une ambitieuse saga de science-fiction, qui se décline en deux lignes temporelles et qui suit le destin de quatre individus ou groupes d'individus. D'abord, il y a Christophe Colomb, son expédition, ses marins, la découverte des Bahamas, et les premières rencontres avec les indigènes, en octobre 1492. La deuxième époque est l'année 2026 ; là, le scénariste convie le lecteur à assister à quatre sous-intrigues, dont certaines sont amenées à se recouper rapidement. Il y a Dan Henning, un explorateur intrépide, un chasseur d'épaves toujours à la recherche de financements pour son navire, l'Oceans' Pathfinder, et son équipage. L'équipe de Tracker Legends (la logique de la langue anglaise voudrait que ce soit plutôt Legend Trackers, mais soit), avec Mark et deux autres, trois aventuriers québécois qui espèrent une découverte archéologique ; le dossier qu'ils suivent les a amenés en Turquie. Puis, la mission russe sur Mars, composée de trois cosmonautes, dont une femme, le commandant Elena Chevtchenko ; ils "atterrissent" au pied de l'Olympus Mons. Le premier être humain à poser le pied sur la planète rouge sera une femme. Enfin, Aaron Goodwin, un médium consulté par la police (l'inspecteur Allder, qui a des petits airs de John Lithgow) à retrouver deux sœurs jumelles âges de huit ans, Julie et Shannon Kimmel, qui ont été enlevées dans l'Iowa, du côté de Des Moines ; Goodwin a des visions, mais qui n'ont pas grand-chose à voir avec l'enquête, malheureusement pour lui. Cela le perturbera grandement. Au total, c'est ainsi pas moins de cinq tranches de vie que l'auteur nous invite à suivre ; quelle qu'elle soit, chacune d'entre elles sera toujours comme nimbée d'une atmosphère de drame, de tragédie imminente, de sensation de fin du monde, et d'inquiétant mystère. Bec nous livre donc une histoire complexe, captivante dès la première planche, et parvient à éviter l'écueil de se perdre dans toutes ses sous-intrigues, ou de ne pas les équilibrer de manière régulière. Raffaele présente un trait réaliste, avec des personnages expressifs, une variété satisfaisante des physionomies, et une belle diversité de plans. Son découpage - parfois jusqu'à cinq bandes - affiche un format classique, avec une utilisation fréquente de l'insert. Son encrage n'est peut-être pas suffisamment marqué, et donne comme l'impression d'avoir été estompé par une mise en couleur qui laisse un reflet presque artificiel aux visages, malheureusement.
"Anomalie un" plonge immédiatement le lecteur dans une inquiétante ambiance de mystère. La série s'ouvre de manière prometteuse sur un premier volume réussi au niveau du scénario et des dessins malgré une réserve à l'égard de la mise en couleur.
Cette bande dessinée m'a souvent fait de l’œil sans que je me décide à franchir le pas, même si je l'ai offerte à un noël à un neveu. Merci pour cette présentation.
RépondreSupprimerJe viens de me rendre compte que je ne connais Christophe Bec qu'en tant que dessinateur pour Sanctuaire, mais pas en tant que scénariste.
Difficile de résister à l'attrait des couvertures de Loyvet. Je les trouve mystérieuses, inquiétantes, fascinantes. En feuilletant ce tome pour la première fois, j'avais été surpris par le contraste entre le style de la couverture et celui des planches.
SupprimerJ'ai appris tout récemment que cette série ne comptait "que" six tomes ; ça me conforte dans ma décision d'en avoir commencé la lecture.
Même ressenti que toi pour les couvertures qui m'ont tout de suite attiré l’œil.
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