mardi 3 juillet 2018

"The Avengers" : L'Intégrale 1977 (Panini Comics ; novembre 2017)

Le quatorzième volume de l'intégrale Panini Comics consacrée aux Vengeurs compile les douze numéros de la série "Avengers" de 1977, du #155 de janvier au #166 de décembre, "Avengers Annual" #7 (août) et "Marvel Two-in-One Annual" #2 (décembre). Cet album comprend (environ) deux cent quatre-vingts planches.
Gerry Conway écrit deux chapitres, puis Jim Shooter devient le scénariste. Les "spéciaux" sont confiés à Jim Starlin. George Pérez dessine quatre mensuels, Sal Buscema, trois, Don Heck (1929-1995) et George Tuska (1916-2009), chacun un, et John Byrne, trois. Pablo Marcos est l'encreur attitré. La mise en couleurs est assurée par Glynis Wein, Don Warfield, Doc Martin, Roger Slifer et David Anthony Kraft, Shooter, ou Phil Rachelson. Starlin réalise les illustrations de ses numéros avec l'aide de Joe Rubinstein à l'encrage et de Petra Goldberg à la mise en couleurs.

À l'issue du tome précédent, Attuma veut utiliser les super-héros pour supprimer Namor. Il capture Vision, et son sbire Tyrak se charge des autres. Attuma les soumet grâce à des "servo-colliers".
Le Fauve, qui a échappé à la curée, est parti recruter Wonder Man et Whizzer. Attuma ordonne aux Vengeurs, sous son contrôle, de donner l'assaut à l'hydrobase et d'y défaire Namor. Attuma ignore que c'est Fatalis qui a élu domicile dans la base. Surpris, les Vengeurs se défendent. Mais affaiblis par les colliers, ils ne font pas le poids ; Fatalis, aidé de Namorita, la cousine du Prince des mers, et de quelques Atlantes, les met en déroute. Sur l'ordre du docteur, un Atlante place Captain America dans un harnais inhibiteur afin qu'il puisse être interrogé facilement ; Steve Rogers lâche rapidement le nom d'Attuma, ce qui suscite la colère de Namorita, qui déclare à Fatalis qu'il est le seul à vaincre le renégat et à l'empêcher de détruire l'hydrobase. Pendant ce temps, à New York, le Fauve est aux manettes du Quinjet, avec Whizzer et Wonder Man à bord. Le premier se réjouit à l'idée de reprendre du service. L'autre aussi, même s'il est censé être mort...

Steve Englehart est (enfin) parti vers la mi-1976, et Conway lui a succédé. Conway ne reste pas longtemps en place, et Shooter s'intronise comme auteur attitré, avant de devenir celui qui allait faire de Marvel une maison d'édition pérenne et efficace. Lorsqu'il reprend le scénario des "Avengers", Shooter a à peine plus de vingt-cinq ans. Il doit d'abord mettre fin à ce scénario sans originalité amorcé par Conway, qui met en scène Fatalis, Namor, et le dispensable Whizzer. Cela dure deux numéros. Vient ensuite un épisode intéressant avec la participation du Chevalier noir dans un drame qui pousse la Vision à l'introspection et lui fait développer un sentiment de rivalité à l'égard de Wonder Man, bien que l'idée soit sous-exploitée, hélas. L'arc avec Graviton est spectaculaire et réussi, plus, en tout cas, que l'énième intervention du Moissonneur et ce jugement raté. Si "La Fiancée d'Ultron" est une petite perle, le retour de Typhon n'est guère captivant et la folie de Néfaria traîne en longueur. Mais Shooter sème dans cet arc les graines de deux intrigues importantes : les origines des jumeaux Maximov et l'entrée en scène d'Henry Gyrich. Malgré cela, les psychés des personnages sont insuffisamment approfondies, hélas ; la qualité moyenne, si elle remonte, reste loin des sommets de la période Roy Thomas. Et Starlin - seulement dans "Menace ultime", parce que la suite est presque parodique - nous montre ce que pourrait devenir la série entre les mains d'un conteur de choix. Graphiquement, le travail est satisfaisant. Le trait de Pérez s'améliore sensiblement, de numéro en numéro, et Buscema est toujours aussi efficace, mais John Byrne met tout le monde d'accord ; il ne restera malheureusement pas sur le titre, rejoignant Chris Claremont et "Uncanny X-Men" avec une réussite légendaire. La présence de Heck au casting est inattendue ; le "vétéran" s'en sort, sans trop souffrir de la comparaison avec ses collègues. Le talent de Tuska est indéniable, mais l'artiste ne soigne ni suffisamment ses cases ni ses personnages secondaires et est ici brouillon.
Laurence Belingard réalise la traduction ; elle avait déjà officié sur les épisodes de l'année précédente. Il y a une faute de français. Son nom ne figure pas dans les crédits des deux numéros "spéciaux". La maquette est malheureusement immuable.

"La Promise d'Ultron" et "Menace ultime" sauvent l'année d'une certaine banalité des intrigues. Avec Shooter, la série bénéficie d'un semblant de stabilité scénaristique. Mais bien que l'ensemble s'améliore, "Avengers" n'en reste pas moins un titre moyen.

Mon verdict : ★★★☆☆

Barbuz

2 commentaires:

  1. Je ne suis pas sûr de les avoir tous lus ceux-là. Ton commentaire me donne envie de me replonger dans la fiancée d'Ultron.

    Concernant les 2 annuels réalisés par Starlin, il s'agissait en fait de la fin d'une autre série consacrée à Adam Warlock, arrêtée avant la fin faute de lecteur. Les responsables éditoriaux lui ont ainsi donné l'occasion d'y apporter une fin dans ces 2 numéros annuels. Du coup, je présume que c'est ce qui donne une impression de parodie si on n'avait pas lu la montée en puissance de Thanos dans la série Warlock.

    J'avais également bien aimé le retour de John Byrne sur la série pour les épisodes 181 à 187 consacrés à Wundagore.

    RépondreSupprimer
  2. Pour moi, cette année-là représente un véritable tournant dans la série. Je me suis régalé avec l'intégrale 1978 ; Shooter transforme le titre et me fait oublier Englehart.

    RépondreSupprimer