jeudi 12 juillet 2018

"Iron Man" : L'Intégrale 1974-1975 (Panini Comics ; avril 2018)

Le neuvième volume de l'intégrale que Panini Comics consacre à Iron Man compile les quinze numéros de la série régulière (elle ne restera bimestrielle qu'une bonne année) "Iron Man", du #66 de février 1974 au #81 de décembre 1975. L'éditeur a fait l'impasse sur le #76 de juillet 1975 ; c'est sans importance, cet épisode étant une réimpression du #9 de janvier 1969. Cet album cartonné avec jaquette compte deux cent soixante-dix planches.
Mike Friedrich écrit treize récits (un avec Barry Alfonso, un avec Steve Englehart) ; les autres sont de Gary Friedrich, Bill Mantlo. George Tuska (1916-2009) dessine neuf numéros, Arvell Jones, quatre (deux avec Keith Pollard), Chic Stone (1923-2000), deux. Parmi les encreurs, outre Stone : Mike Esposito (1927-2010), Vince Colletta (1923-1991), Jim Mooney (1919-2008), Dick Ayers (1924-2014). Pour la mise en couleurs, George Roussos (1915-2000), Michele Wolfman, Linda Lessman, Phil Rachelson, Stan Goldberg (1932-2014), Al Wenzel, Janice Cohen, Petra Goldberg.

À l'issue du tome précédent, Iron Man est sérieusement malmené par le Dr Spectrum. Le Skrull enfermé dans le prisme vivant en profite alors pour prendre possession de l'esprit du Vengeur doré.
Thor intervient. Le dieu du Tonnerre réalise très vite que ce n'est pas son camarade en remarquant le prisme de pouvoir fixé au poitrail d'Iron Man. Le Skrull ne voit d'autre alternative que d'attaquer rapidement, mais il comprend que son adversaire est trop fort pour lui. Il est également dérouté par la défaillance (relative) de son enveloppe physique, et en déduit que c'est l'armure qui fait le héros. L'imposteur se rend invisible grâce au pouvoir de la pierre, mais Thor fait tomber la pluie et localise son opposant aisément avant de lui décocher deux coups de poing appuyés et de le mettre hors de combat. L'Asgardien, surpris de l'emporter après ces faibles coups, se penche sur son adversaire pour s'assurer qu'il n'a pas subi de blessure grave, mais veut d'abord vérifier son identité. Il enlève alors le masque d'Iron Man...

En février 1974, faute de ventes, le titre devient bimestriel jusqu'en mai 1975 (et une reprise du rythme mensuel). Ces épisodes peinent à satisfaire. La conclusion du numéro avec le Dr Spectrum joue trop l'artifice de substitution des personnages. Pour la suite, Mike Friedrich puise dans le passé. Tony Stark ressort son "énervateur", avec, encore, des conséquences néfastes. Il retourne au Viêt Nam dans une intrigue propagandiste qui souligne la mauvaise foi belliqueuse du Nord. L'auteur reprend des adversaires connus, le Mandarin et Griffe jaune, deux cabotins autoritaires qui sont la même facette d'une seule et unique pièce. La vraisemblance des scénarios laisse à désirer ; Stark améliore son armure en un temps record avant de repartir au combat, puis assiste à une convention de comics (gentiment satirique) alors que Roxanne Gilbert, en Asie, attend du secours. La nouveauté de l'arc du Lama noir - qui comprend autant de bonnes idées que de mauvaises - est que les super-vilains s'affrontent, avec Iron Man au centre. Deux épisodes (les #78 et 79) sortent du lot : le premier revient sur les lieux des origines d'Iron Man, tandis que le second est une histoire d'horreur classique. La caractérisation n'évolue guère. Avec ses problèmes cardiaques, Stark doit systématiquement puiser dans ses ressources physiques pour l'emporter. L'industriel est témoin des ravages causés par les armes de son entreprise, d'autant qu'elles sont utilisées contre lui à plus d'une reprise. Mike Friedrich met fin aux tergiversations du triangle amoureux Stark-Potts-Hogan, et fait réapparaître Marianne Rodgers malgré Roxie. La partie graphique est en demi-teinte. L'idée d'affubler le masque d'un nez pour le rendre plus expressif est discutable. Tuska, si son talent est indéniable, ne traite pas toutes ses cases avec la même minutie. Stone offre un style classique efficace, sans atteindre le niveau de Tuska. Jones, malgré sens du mouvement et découpage original, produit des vignettes bâclées, des postures peu naturelles, des visages peu soignés à géométrie variable.
Thomas Davier avait déjà traduit les deux premiers tomes de l'intégrale (1963-1964 et 1964-1966), ainsi que le huitième (1973). Il réalise ici un travail satisfaisant, malgré une faute de mode. La maquette de ces intégrales n'évolue pas ; dommage.

Intrigues linéaires, scénarios à la cohérence manquant de solidité, dessinateurs dont le trait ne convainc pas... Malgré quelques idées et deux numéros intéressants, "Iron Man" n'a pas les qualités pour sortir de l'ordinaire et de l'ombre d'autres séries.

Mon verdict : ★★☆☆☆

Barbuz

2 commentaires:

  1. Ainsi donc, ces dans ces épisodes que Stark ajoute un nez sur son masque, je n'en garde qu'un souvenir très vague, une polémique assez bizarre. D'un point de vue naturaliste, il semble nécessaire que le masque comporte une protubérance pour le nez (comme les heaumes de chevalier), sinon sa forme serait plus en ellipse, avec une apparence étrange. Mais le genre superhéros repose sur une bonne dose de suspension consentie d'incrédulité qui s'accommode bien d'un masque sans nez. Du coup ce n'est plus qu'une question d'esthétisme.

    A l'occasion je jetterai un coup d’œil sur des pages dessinées par George Tuska, parce que j'en garde un très mauvais souvenir, comparé à l'apparence beaucoup plus moderne de l'armure représentée par Romita & Layton. Mais peut-être que mon ressenti est imputable à l'encrage écrasant de Vince Colletta...

    J'ignorais que la série Iron Man était passée bimestrielle pendant 1 an, et qu'il existait déjà des conventions de comics en 1975.

    PS : je suis confronté à la même difficulté que toi, je ne suis pas averti des messages laissés sur mon site.

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    1. Iron Man, quand j'étais gamin, était mon super-héros favori. Je me souviens de cet arc où il fait équipe avec le Valet de Cœur pour affronter des super-héros soviétiques sur la lune. Je voudrais que le souvenir de ces pages reste à jamais gravé dans ma mémoire. Forcément, à la découverte des épisodes de cette intégrale, je ne peux pas empêcher la déception. J'attends les épisodes de Mantlo avec impatience.

      P-S : Je m'en doute, car je n'ai pas été averti de tes réponses à mes posts. Encore aucun retour concret des équipes techniques de Google, en tout cas aucun début de solution.

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