"Le Mal bleu" est le vingt-cinquième volume de "Thorgal". Il est sorti aux éditions Le Lombard en novembre 1999. C'est le second volet du cycle dit du "Viking errant", le septième cycle.
L'histoire est de Jean Van Hamme, qui reste le scénariste de la série jusqu'en 2007, date à laquelle il se retire. Couverture, dessins et encrage sont réalisés par Grzegorz Rosiński, qui a annoncé quitter le titre en août 2018. La mise en couleurs est signée Graza Kasprzak. L'album compte quarante-six planches.
À l'issue du tome précédent, Louve libère les âmes d'Éliocle et Séréna. Le temple d'Arachné est détruit. Dracon est réduit en poussière. Thorgal retrouve les siens ; ils abandonnent l'île.
Jolan revoit certains instants de sa vie. Il pense à son père, Thorgal, et aux origines de ce dernier. C'est l'homme le plus fort, le plus courageux, le plus loyal, et le meilleur tireur à l'arc qu'il connaisse. Il aurait voulu lui ressembler. Il songe à sa mère, belle, douce, et courageuse elle aussi. Elle a toujours fait face aux dangers qu'ils ont affrontés et a toujours tenu bon. Tiendra-t-elle, cette fois-ci ? Jolan l'espère. Puis à sa sœur, qui a le don de parler aux animaux. Il réalise qu'il l'aime beaucoup et qu'elle va lui manquer. Car Jolan est sur le point de mourir. Il est bâillonné, mais ses yeux offrent un regard affolé. Sa peau est entièrement bleue, parsemée de taches plus sombres, irrégulières. Le garçon revit les événements récents : la fuite de leur île, la rencontre avec Darek le Svéar et Lehla, ses sentiments naissants pour cette dernière, l'île de Notre Terre et la fin du règne d'Arachnéa, la paisible vie sur place qui a suivi, le refus de Thorgal de devenir le roi de l'île, la remise en état de leur barque. Puis le départ, le choix de Svéar de rester sur Notre Terre à la suite de son idylle avec la jolie Siloé, la séparation avec Lehla et le chagrin profond qu'il en ressent. Dix jours plus tard, en longeant la côte sauvage, ils croisent une embarcation qui semble abandonnée...
"Le Mal bleu" est un tome à l'écriture particulière. Van Hamme - c'est suffisamment rare dans la série pour le souligner - construit son scénario non linéaire sur deux lignes narratives, dont la seconde s'arrête là où la première la rejoint, à la moitié de l'album. L'histoire commence par un effet coup-de-poing, une révélation-choc dont l'objectif est d'accrocher l'attention du lecteur dès la première planche : Jolan est malade et il se meurt. La vignette, représentant l'enfant bâillonné, sa peu entièrement bleue recouverte de taches sombres, surprendra. Jolan est devenu l'un des personnages les plus attachants de la saga au même titre que sa mère ou sa sœur ; au fil des volumes, la plupart des lecteurs auront fini par se désintéresser progressivement du personnage de Thorgal lui-même pour reporter leur intérêt sur les membres de sa famille. Cette fois-ci, l'ennemi c'est la maladie, un mal étrange, incurable, au sujet duquel l'intrigue ne révèle guère d'informations. Évidemment, à cela viendront se greffer d'autres éléments. Van Hamme revient sur les déviances du pouvoir par l'intermédiaire du personnage du prince Zarkaj, encore que le propos, pour une fois, soit optimiste ; le pouvoir ne corrompt peut-être pas définitivement, après tout. Le scénariste installe un triangle sentimental dans lequel le Zarkaj met à l'épreuve l'amour entre Thorgal et Aaricia. L'élément le plus intéressant est cette allégorie de la peste, cette communauté de malades, ces parias qui souffrent, qui ont été bannis, jetés dans une fosse sans issue, et qui finissent par se sacrifier de leur plein gré pour le plaisir impitoyable et sadique des aristocrates locaux (et du monarque lui-même), et pour échapper à la douleur et à une mort atroce. La seconde partie consiste en une quête, ingrédient récurrent de la série ; Thorgal, une fois de plus, refuse de se laisse abattre par l'épreuve, et tente l'impossible pour sauver son fils. Au programme, monstres fantastiques, vieux savant, souverain déchu, et autochtones qui feront immanquablement penser à de lointains cousins des Ewoks de l'univers Star Wars. Graphiquement, et malgré une magnifique mise en couleurs, c'est peut-être moins soigné que les numéros précédents au niveau des visages, des silhouettes, des postures, mais l'année a été chargée, le tandem artistique ayant produit deux albums en 1999, du jamais vu depuis le lancement de la série en 1980.
"Le Mal bleu" est une aventure plutôt rafraîchissante dans la saga. Elle propose un scénario accrocheur à défaut d'être réellement passionnant, la fin étant trop hâtive. L'humour n'en est pas absent ; la conclusion est l'une des plus optimistes de la série.
L'histoire est de Jean Van Hamme, qui reste le scénariste de la série jusqu'en 2007, date à laquelle il se retire. Couverture, dessins et encrage sont réalisés par Grzegorz Rosiński, qui a annoncé quitter le titre en août 2018. La mise en couleurs est signée Graza Kasprzak. L'album compte quarante-six planches.
À l'issue du tome précédent, Louve libère les âmes d'Éliocle et Séréna. Le temple d'Arachné est détruit. Dracon est réduit en poussière. Thorgal retrouve les siens ; ils abandonnent l'île.
Jolan revoit certains instants de sa vie. Il pense à son père, Thorgal, et aux origines de ce dernier. C'est l'homme le plus fort, le plus courageux, le plus loyal, et le meilleur tireur à l'arc qu'il connaisse. Il aurait voulu lui ressembler. Il songe à sa mère, belle, douce, et courageuse elle aussi. Elle a toujours fait face aux dangers qu'ils ont affrontés et a toujours tenu bon. Tiendra-t-elle, cette fois-ci ? Jolan l'espère. Puis à sa sœur, qui a le don de parler aux animaux. Il réalise qu'il l'aime beaucoup et qu'elle va lui manquer. Car Jolan est sur le point de mourir. Il est bâillonné, mais ses yeux offrent un regard affolé. Sa peau est entièrement bleue, parsemée de taches plus sombres, irrégulières. Le garçon revit les événements récents : la fuite de leur île, la rencontre avec Darek le Svéar et Lehla, ses sentiments naissants pour cette dernière, l'île de Notre Terre et la fin du règne d'Arachnéa, la paisible vie sur place qui a suivi, le refus de Thorgal de devenir le roi de l'île, la remise en état de leur barque. Puis le départ, le choix de Svéar de rester sur Notre Terre à la suite de son idylle avec la jolie Siloé, la séparation avec Lehla et le chagrin profond qu'il en ressent. Dix jours plus tard, en longeant la côte sauvage, ils croisent une embarcation qui semble abandonnée...
"Le Mal bleu" est un tome à l'écriture particulière. Van Hamme - c'est suffisamment rare dans la série pour le souligner - construit son scénario non linéaire sur deux lignes narratives, dont la seconde s'arrête là où la première la rejoint, à la moitié de l'album. L'histoire commence par un effet coup-de-poing, une révélation-choc dont l'objectif est d'accrocher l'attention du lecteur dès la première planche : Jolan est malade et il se meurt. La vignette, représentant l'enfant bâillonné, sa peu entièrement bleue recouverte de taches sombres, surprendra. Jolan est devenu l'un des personnages les plus attachants de la saga au même titre que sa mère ou sa sœur ; au fil des volumes, la plupart des lecteurs auront fini par se désintéresser progressivement du personnage de Thorgal lui-même pour reporter leur intérêt sur les membres de sa famille. Cette fois-ci, l'ennemi c'est la maladie, un mal étrange, incurable, au sujet duquel l'intrigue ne révèle guère d'informations. Évidemment, à cela viendront se greffer d'autres éléments. Van Hamme revient sur les déviances du pouvoir par l'intermédiaire du personnage du prince Zarkaj, encore que le propos, pour une fois, soit optimiste ; le pouvoir ne corrompt peut-être pas définitivement, après tout. Le scénariste installe un triangle sentimental dans lequel le Zarkaj met à l'épreuve l'amour entre Thorgal et Aaricia. L'élément le plus intéressant est cette allégorie de la peste, cette communauté de malades, ces parias qui souffrent, qui ont été bannis, jetés dans une fosse sans issue, et qui finissent par se sacrifier de leur plein gré pour le plaisir impitoyable et sadique des aristocrates locaux (et du monarque lui-même), et pour échapper à la douleur et à une mort atroce. La seconde partie consiste en une quête, ingrédient récurrent de la série ; Thorgal, une fois de plus, refuse de se laisse abattre par l'épreuve, et tente l'impossible pour sauver son fils. Au programme, monstres fantastiques, vieux savant, souverain déchu, et autochtones qui feront immanquablement penser à de lointains cousins des Ewoks de l'univers Star Wars. Graphiquement, et malgré une magnifique mise en couleurs, c'est peut-être moins soigné que les numéros précédents au niveau des visages, des silhouettes, des postures, mais l'année a été chargée, le tandem artistique ayant produit deux albums en 1999, du jamais vu depuis le lancement de la série en 1980.
"Le Mal bleu" est une aventure plutôt rafraîchissante dans la saga. Elle propose un scénario accrocheur à défaut d'être réellement passionnant, la fin étant trop hâtive. L'humour n'en est pas absent ; la conclusion est l'une des plus optimistes de la série.
Comme tu l'imagines, j'ai été très sensible à ta remarque sur l'utilisation de la technique narrative qui consiste à utiliser 2 lignes temporelles pour ajouter de la tension dramatique et commencer en plein milieu de l'histoire. Je viens de lire le tome 2 de la nouvelle série d'Hit-Girl et le scénariste Jeff Lemire fait exactement pareil. C'était aussi très utilisé dès les années 1980, et peut-être même avant, dans les comics, avec le superhéros en plein combat en page d'ouverture (généralement en danger) et un retour en arrière pour expliquer comment il en est arrivé là.
RépondreSupprimerQuand j'écris que c'est rare, ce n'est pas tout à fait vrai ; Van Hamme a produit quelques scénarios de "Thorgal" qui reposent sur plusieurs lignes temporelles. Mais c'est la première fois qu'il l'utilise de cette façon, sauf erreur de ma part. Et oui, clairement, ça fait penser aux comics.
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