mercredi 28 novembre 2018

"X-Men" : L'Intégrale 1985 (I) (Panini Comics ; avril 2006)

Le neuvième tome de l'intégrale consacrée aux X-Men par Panini Comics est sorti en avril 2006 ; il compte onze chapitres pour deux cent quatre-vingt-dix planches (approximativement). Cet épais recueil cartonné (avec jaquette) compile la plupart des "Uncanny X-Men" de l'année 1985, du #189 de janvier au #198 d'octobre, ainsi que le spécial "Uncanny X-Men Annual" #7 de décembre 1983. Une note importante : l'éditeur répartit la somme des épisodes de l'année 1985 sur deux volumes, mélangeant série régulière et numéros spéciaux, sans justification très claire.
Chris Claremont a écrit toutes les histoires en solo. John Romita Jr. illustré tous les mensuels, sauf le #198, qui a été confié à Barry Windsor-Smith. Le numéro spécial est dessiné par Michael Golden et Bret Blevins. Outre Windsor-Smith, Golden et Blevins, le travail d'encrage est partagé entre Dan Green, Steve Leialoha, Tom Mandrake, Bob Wiacek, Terry Austin, Brett Breeding, Bill Anderson, Joe Rubinstein,  Sam de la Rosa, ou encore Al Milgrom. Enfin, les mises en couleurs ont toutes été réalisées par Glynis Wein (Oliver) à l'exception du 198, dont se charge Windsor-Smith.

À l'issue du tome précédent, Lee Forrester et l'équipage de l'Arcadia repêchent un homme à la mer, qui n'est autre que Magneto. Un ouvrier trouve un étrange pendentif dans une caisse à poisson.
New York City, par une belle journée ensoleillée. Rachel Summers et Amara Aquilla (alias Magma) admirent le paysage depuis le sommet de la statue de la Liberté. Elles sont enthousiasmées par la splendeur de la ville. Mais le visage de Rachel se rembrunit. Elle ne peut refouler les souvenirs qui remontent à la surface de sa mémoire : Manhattan en flammes, les tours du World Trade Center effondrées, des morts et des blessés par milliers... Elle se revoit sur cette vedette rapide de l'US Navy, abrutie par les drogues. Vêtue d'une combinaison cloutée qui lui recouvre le corps et la tête à l'exception des yeux, elle est tenue en laisse par un militaire, un sergent, qui l'attire à lui pour lui ôter sa cagoule...

Deux tomes pour 1985 ? Soit. Le lecteur pourra regretter que tous les épisodes de la série régulière n'aient pas été regroupés en un volume, d'autant que le spécial date de 1983. Ici, Claremont multiplie les intrigues, qui finissent par empiéter les unes sur les autres. Un nouvel ennemi, Nemrod, se profile ; il devra faire preuve de patience - et attendre le sixième numéro de l'année - avant d'affronter les X-Men, qui ont fort à faire. Séléné rejoint le Club des Damnés, mais c'est surtout le sorcier Kulan Gath qui devient prioritaire lorsqu'il transforme une partie de Manhattan en cité médiévale et métamorphose ses habitants des barbares. Une histoire linéaire peu captivante dans un registre qui est l'apanage des Vengeurs, et qui nous éloigne de la question mutante. Les Vengeurs y participent, d'ailleurs, menés par un Captain America dans un accoutrement qui le propulse au summum du ridicule. Les Morlocks, utilisés par le scénariste comme miroir déformé des X-Men, sont présents plus qu'il ne le faut. L'épisode avec Puissance 4 se lit facilement, mais fait figure d'intrus dans un titre qui s'essouffle et cherche une nouvelle direction. Le numéro avec Arcade et celui avec Magus, le père de Warlock, ne marqueront pas les esprits et seront oubliés aussitôt lus. Passons, enfin, sur le spécial, un récit satirique à l'humour épais dont l'Homme impossible est la vedette. Ce recueil comprend néanmoins trois perles : l'affrontement à sens unique entre Nemrod et le Fléau, tout en énergie et en rage, un #196 prenant, thriller dans lequel des étudiants du professeur Xavier veulent casser du mutos, et le #198, belle parabole écologiste entièrement consacrée à Tornade, magnifiquement dessinée par Windsor-Smith, mais qui génère une véritable rupture visuelle avec les autres histoires. Car encore une fois, Romita Jr. produit un travail satisfaisant, mais particulièrement lisse, qui pâtit de la comparaison avec le trait détaillé, abouti, ciselé, et au découpage original de Windsor-Smith. Les styles de Golden et de Blevins correspondent au ton du spécial.
La traduction de Geneviève Coulomb, dans l'absolu, aurait été acceptable si le texte n'avait pas compté quelques fautes de français et quelques onomatopées non traduites. Hélas, côté maquette les couvertures figurent toujours en fin de recueil.

Le premier volet de l'année 1985, malgré de bons récits, souffre de scénarios inconsistants mal adaptés à l'univers des X-Men. Entre Puissance 4 et Nouveaux Mutants, la valse des personnages n'apporte que lassitude et l'approche éditoriale n'aide pas.

Mon verdict : ★★☆☆

Barbuz

3 commentaires:

  1. Encore des épisodes que je n'ai pas lus, j'ai dû reprendre la série avec l'épisode 198, magnifique en tout point. C'était une époque où je lisais encore en fascicule mensuel VO. Je ne devais pas avoir assez de budget pour me payer ces épisodes qui devaient avoir déjà pris de la valeur en tant qu'anciens numéros. Pourtant je me rappelle avoir salivé devant la couverture de du 189 avec Kulan Gath, à l'origine un ennemi de Conan.

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    1. Tu lisais donc déjà de la VO à l'époque ? À moins d'habiter Paname, ça ne devait pas être évident d'être approvisionné régulièrement. Je n'ai jamais lu de VO ; ou plutôt, si, j'ai essayé, mais j'ai rapidement trouvé ça très rébarbatif.
      Je vais enchaîner avec un article sur les débuts de la série, les X-Men 1.0 de Lee et Kirby ; quelle purge !

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  2. En vérifiant les années, j'ai dû basculer en VO en 1987. Je ne l'ai pas fait d'un seul coup. Pendant quelques années avant, il était possible de trouver en France chez les buralistes et journaux (en région parisienne) 3 séries VO qui parvenaient presque mensuellement : Peter Parker the spectacular Spider-Man, Avengers et Incredible Hulk. Ça m'a permis de m'acclimater progressivement à un anglais qui n'était pas scolaire.

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