lundi 7 octobre 2019

"Fantastic Four" : L'Intégrale 1964 (Panini Comics ; octobre 2005)

Le troisième volume de l'intégrale consacrée aux Quatre Fantastiques par Panini Comics est sorti en octobre 2005. Ce recueil cartonné avec jaquette d'un peu plus de trois cents planches compile douze numéros du titre régulier, les 22 à 33 (de janvier à décembre 1964), avec le "Fantastic Four Annual" #2 (septembre).
Stan Lee (1922-2018) et Jack Kirby (1917-1994) assurent respectivement le scénario et le dessin. George Roussos (1915-2000) encre les numéros 22 à 27, Chic Stone (1923-2000) les six autres.

À l'issue du tome précédent, Jane échappe à la mort grâce à la diligence de Namor, qui est ensuite chassé par les New-Yorkais. À son retour, Namor trouve son palais vide. Les siens l'ont quitté.
Tandis que Johnny s'amuse avec ses flammes et que Ben, assis dans une coin, se morfond, Reed ("Red") est en train de procéder à quelques expérimentations sur Jane, dont la tête est couverte d'un bien étrange casque, relié à un ordinateur par une série de câbles ; la jeune femme plaisante sur sa propre apparence. Les données récoltées confirment les hypothèses de Richards ; Jane ne maîtrise pas encore toutes les facettes de son pouvoir d'invisibilité. Il la décharge pour lui rendre sa liberté, puis lui explique qu'il va analyser les résultats de ses tests. Jane affirme néanmoins ne rien ressentir de particulier. De leur côté, Johnny et Ben continuent à se chamailler, et le ton commence à s'élever. Sous les piques répétées du benjamin de la super-équipe, la Chose sent la moutarde lui monter au nez et s'empare d'une extincteur afin de se débarrasser de son très encombrant compère. Alors qu'il active son appareil, Jane, qui se tient dans le champ, réagit instinctivement pour se protéger en créant sans le vouloir un écran d'énergie invisible sous les bravos de Reed et la surprise de Ben et son jeune frère. Richards suppose que l'effet est dû aux radiations du compteur nucléaire. Il la prie ensuite de réessayer...

Ces pages content d'abord le retour de l'Homme-taupe dans un récit qui intègre des éléments satiriques, voire d'autodérision (cf. les querelles de voisinage). Plus loin, d'autres versions d'eux-mêmes leur sont opposées, telles que celle que réunit l'un de leurs ennemis jurés dans "Le Complot de Fatalis", un exercice qui se répète avec les X-Men et les Vengeurs. Un bambin extraterrestre leur donnera ensuite beaucoup de fil à retordre. Puis vient ce qui est peut-être le clou du tome : un affrontement entre Hulk et la Chose en deux numéros, un combat titanesque dans lequel la Chose, qui démontre son sens du sacrifice et une réelle résilience, se surpasse, mais sans inquiéter le colosse de jade. Plus tard, la romance s'invite à nouveau lorsque Namor enlève Jane ; le docteur Strange est convié à se mêler d'une aventure qui offre à Lee l'occasion de dévoiler les aspects impulsifs, sanguins du caractère de Richards. Pour le reste, l'équipe est victime des complots de ses adversaires récurrents ; c'est ainsi que le lecteur retrouve le Penseur, associé à l'inamovible Maître des maléfices, puis le Fantôme rouge, qui revient sous les feux de la rampe avec son fameux trio de singes. Enfin, Lee évoque les origines assez détaillées (pour l'époque) de Fatalis, et donne un rôle tragique au père de Jane et Johnny, permettant de remonter les branches de l'arbre généalogique d'une famille hors norme. Les caractérisations n'évoluent pas ; Ben et Johnny se chamaillent sans arrêt, dans un humour potache et répétitif, et Jane désespère de voir Reed - qui incarne la figure paternaliste, bien que son leadership soit remis en question plus d'une fois - délaisser ses inventions et ses machines pour s'intéresser à elle et d'offrir à leur idylle une chance de s'épanouir. Mais le scientifique ne semble pas envisager le choix entre super-héros à temps plein et mari ou père de famille. Notons encore, même si cela peut paraître évident, que les Fantastiques ne triomphent jamais individuellement, mais toujours en équipe. La partie graphique reste globalement honorable, et évolue au fil des pages ; le trait de Kirby se fait plus détaillé, certainement grâce au travail de Stone, l'un de ses loyaux encreurs. Les compositions et le découpage sont de facture classique. 
La traduction de Geneviève Coulomb est poussive, voire vulgaire, avec des expressions sorties de nulle part. Dommage que l'éditeur ait conçu ces intégrales avec des couvertures originales en fin du volume plutôt que de les insérer entre les épisodes.

Si la majorité de ces récits restent rudimentaires, cet épais volume recèle quelques bons moments et quelques surprises, dont le face-à-face entre Hulk et la Chose, la jeunesse du docteur Fatalis ou encore la création du père de Jane et Johnny Storm.

Mon verdict : ★★★☆

Barbuz

2 commentaires:

  1. En lisant ton commentaire, je me dis que la seule motivation qui pourrait me convaincre de me replonger dans ces épisodes (et de les découvrir pour certains) serait ma curiosité de voir comment dessinait Jack Kirby à ce moment dans sa carrière, en particulier l'approche de Chick Stone, car ta remarque titille ma curiosité. Par contre, ce que tu décris des scénarios me laisse à penser que Kirby n'avait pas encore pris la main dessus.

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    1. Pour moi, c'est une découverte totale, ou presque. Aussi loin que remontent mes souvenirs, je crois que j'avais découvert les FF avec Byrne, donc ce que je lis là est entièrement nouveau pour moi.
      Tout le monde s'accorde à dire que 1965 est l'année du décollage, avec l'arrivée de Joe Sinnott, qui apportera beaucoup au trait de Kirby. C'est peut-être à cette période-là que Kirby prend la main sur le scénario ? On en reparle.

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