samedi 28 septembre 2019

Faith (tome 4) : "Les Faithless" (Bliss Comics ; mars 2018)

Faith Herbert, alias Zephyr, est une super-héroïne créée en 1992 pour Valiant Comics par Jim Shooter et David Lapham pour les besoins de la série "Harbinger". Valiant Entertainment, née de ses cendres en 2005 et rachetée en 2018 par DMG Entertainment, offrira d'abord une mini-série au personnage ("À la conquête d'Hollywood"), puis développera un titre régulier. Ce dernier tome contient les numéros #9 à 12 de "Faith" (publiés entre mars et juin 2017 en VO). Cet album à la couverture cartonnée compte à peine quatre-vingt-dix planches (sans inclure les quelques bonus).
Jody Houser écrit les quatre numéros, répartis en deux volets : un récit indépendant et un arc en trois chapitres, "Les Faithless". Les dessins, l'encrage et la mise en couleur du #9 sont produits par Kate Niemczyk (elle a travaillé pour Image, Marvel, ou Dark Horse) ; les séquences de rêve, par Marguerite Sauvage. Joe Eisma, qui a œuvré sur le troisième volume, se charge de la partie graphique de l'arc, et Andrew Dalhouse réalise la mise en couleur.

À l'issue du tome précédent, Sidney Pierce a tenté de piéger Faith, mais a échoué. Elle est en cavale pour échapper à la super-héroïne. Chris Chriswell la retrouve et lui présente "le rôle idéal".
Los Angeles, 07h30. Mimi finit de s'habiller ; elle embrasse sa compagne sur la joue. À 08h05, Jay hésite entre deux maillots à manches courtes. Il opte pour un modèle marqué d'un Bat-symbole, se prépare un "Thermos" de café, puis embrasse Klara sur la joue. À 08h25, Paige, après avoir étalé sa garde-robe sur son lit, a décidé de ce qu'elle allait porter aujourd'hui. Elle prend son petit-déjeuner, et embrasse son chat roux. À 08h59, Faith atterrit sur les toits des bureaux de Zipline, situés dans le quartier de Mid-Wilshire. 10h00, l'heure de la réunion d'équipe. Mimi les félicite pour leurs bons résultats, mais exige davantage. Elle écoute leurs commentaires et leur présente ensuite la nouvelle stagiaire...

Ce recueil comprend donc quatre numéros. Dans le premier (qui est "hors Continuité"), la fameuse stagiaire n'en est pas vraiment une, évidemment ; si elle a infiltré les rangs de Zipline, c'est pour un objectif caché. Un épisode franchement drôle, dans lequel les collègues de Faith s'unissent contre une ennemie commune, protègent l'identité secrète de leur amie presque machinalement, lui prouvant ainsi qu'ils sont dignes de sa confiance, et lui sauvent la mise - ses pouvoirs étant quasi superflus dans cette situation (sauf pour le dénouement, plutôt bien pensé). Un bel hommage à l'esprit de corps. Les autres sont rassemblés en un arc intitulé "Les Faithless", un jeu de mots sur le prénom de l'héroïne et sur l'expression "sans foi ni loi", utilisée pour caractériser des malfrats ne reculant devant rien. C'est le cas ici, justement. L'arc, suite directe de "Superstar", réunit une jolie et improbable brochette de vilains qui, dans les numéros précédents, ont eu le malheur d'en découdre avec Faith, à leurs dépens. Parmi les scélérats, Chris Chriswell, bien sûr, qui aspire à devenir un criminel d'envergure qui hait le concept de super-héros, Mickey Meurtre, le maillon faible de ce groupe, que Faith avait affronté à la Convention de comics du troisième tome, Sidney Pierce, une bimbo méprisante, hautaine, en fait une Vigne infiltrée, vedette du petit écran et d'émissions de télé-réalité, et enfin Darkstar, un chat noir dont le corps habite une entité psiotique parasite. Ces quatre protagonistes à l'ego hypertrophié - à l'exception de Mickey Meurtre, peut-être - vont se livrer à un grand exercice de cabotinage pour le plaisir du lecteur. Comme souvent dans les comics, les objectifs personnels et les sales caractères les empêcheront de s'entendre suffisamment pour vaincre. Un scénario rafraîchissant, drôle, et dans lequel une Houser inspirée cultive l'art du rebondissement. La partie graphique participe à la réussite de l'album. Niemczyk propose un trait doux, réaliste, avec un niveau d'expressivité satisfaisant. Ses fonds de cases sont sommaires la plupart du temps, mais la dessinatrice offre une belle diversité de plans. Eisma, dans l'arc, exprime son style lisse, un poil minimaliste, mais bien lisible et très expressif, presque jusqu'à la caricature.
La traduction est de Mathieu Auverdin (studios MAKMA). Il produit un travail très convenable, dans le respect du texte. La maquette comprend une table des matières, les couvertures originales insérées entre les numéros, mais pas de pagination, hélas.

Ce quatrième et dernier tome est assurément le plus abouti, le plus agréable à lire, et le plus plaisant du titre. Le cocktail concocté par House fonctionne pleinement, entre humour décalé, parodie bienveillante et ambition de divertir assumée à 100%.

Mon verdict : ★★★★☆

4 commentaires:

  1. Ha non ! Ce n'est pas du jeu de me dire que le meilleur des tomes est celui que je n'ai pas lu. :) Je n 'ai pas lu non plus Faith & la Future Force.

    En consultant les tomes disponibles en VO, je viens de découvrir qu'il en existe même encore un après Faith & Future Force, dont je n'avais même pas remarqué la parution.

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  2. Je suis content d’avoir fini la lecture de ce titre. Je vais mettre Valiant en pause pendant un moment, car je n’apprécie plus leurs formats. Je vais d’abord finir ce que j’ai en stock, et après je me recentrerai sur DC Comics, la BD européenne, et un peu de Marvel.

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  3. Je ne me souviens plus : Harbinger et Imperium sont-ils dans tes stocks ?

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    1. Ils le sont, oui. Avec « Rai » et « Eternal Warriors ».
      J’ai commencé « Harbinger », mais malgré le contenu qui semble de qualité, l’épaisseur du volume a fini par avoir raison de moi. Il faudra que j’essaye à nouveau.

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