samedi 12 octobre 2019

"X-Men" : L'Intégrale 1986 (I) (Panini Comics ; juin 2007)

Le douzième tome de l'intégrale consacrée aux X-Men par Panini Comics, sorti en juin 2007, compte treize histoires complètes pour deux cent quatre-vingt-dix planches approximativement. Cet épais recueil cartonné avec jaquette amovible regroupe les "Uncanny X-Men" #201-208 (janvier à août 1986), des extraits des #1-4 de "Marvel Fanfare" (mars à septembre 1982), et "Uncanny X-Men Annual" #8 (septembre 1984). L'éditeur a ainsi compilé des épisodes de 1986 avec des spéciaux plus anciens, mélangeant série régulière et numéros spéciaux sans justification très claire.
Chris Claremont a écrit toutes les histoires en solo, à l'exception du "Uncanny X-Men" #205, cosigné avec Barry Windsor-Smith. Les illustrations de la série régulière sont réalisées, dans l'ordre, par Rick Leonardi, John Romita Jr., June Brigman, et Windsor-Smith ; les "Marvel Fanfare", par Michael Golden, Dave Cockrum (1943-2006) et Paul Smith, l'annuel, par Steve Leialoha. Lorsque les dessinateurs n'élaborent pas leur propre encrage, il est confié à Whilce Portacio, Al Williamson, Dan Green, Bob McLeod, ou encore Terry Austin. Glynis Wein se charge de la mise en couleur.

À l'issue du tome précédent, les X-Men stoppent l'attaque contre la Cour internationale de justice. Magneto promet à Xavier de poursuivre son œuvre, puis celui-ci part avec Lylandra et Corsair.
Toute l'équipe des X-Men se presse en extase autour du nouveau-né, le fils de Scott et Madelyne Summers. Sa mère le tient dans ses bras. Rachel paraît inquiète, et Cyclope, en retrait, affiche un visage impassible. Les plaisanteries de Diablo dégénèrent en chamailleries avec Rachel, sous le regard amusé de leurs amis. Madelyne remet un instant son bambin à Kitty ; celle-ci, d'abord peu rassurée, finit par prendre son rôle à cœur. Madelyne en profite alors pour provoquer un aparté avec Ororo ; après quelques banalités, l'épouse de Scott se confie et partage ses frustrations...

L'année démarre plutôt bien : la rivalité entre Cyclope et Tornade atteint son paroxysme, et les deux compagnons d'armes s'affrontent pour la place de chef des X-Men sous les yeux de tous. Si ces pages sont réussies, elles auraient pu être développées ; en fait, il s'agit d'une astuce scénaristique pour lancer une autre série dérivée : "X-Factor". Scott Summers quitte donc les X-Men, après un face-à-face qui dure à peine cinq planches. Ensuite, Claremont s'éparpille. L'auteur doit gérer la présence du Beyonder, l'une des conséquences de l'événement éditorial "Secret Wars II". Rachel, qui évolue en Phénix, décide de supprimer le Beyonder ; en résulte un chapelet d'affrontements sans intérêt dont le but est à la fois de clore le sujet du Beyonder et de faire la démonstration des nouveaux pouvoirs de Rachel. Claremont continue ; Diablo, qui connaît des peines de cœur, doit se mesurer à Arcade (encore lui), seul ou presque. Puis c'est au tour de Wolverine de la jouer en solo dans un récit qui est certainement le clou artistique de ce recueil, mais dont le contexte n'est guère précisé par l'éditeur ; chercher à savoir ce qui s'est déroulé dans les "Alpha Flight" #33 et 34 (avril et mai 1986) s'avérera utile. C'est ensuite la Freedom Force qui s'invite, cette équipe composée d'anciens de la Confrérie des mauvais mutants ; là encore, l'exercice est sans réelle conséquence. Enfin, après tout cela, c'est au Club des Damnés que Claremont fait appel. Le scénariste, pour produire ses épisodes, recycle en permanence et emploie donc la quasi-totalité des antagonistes qui ont fait les grands moments de la série. C'est tout juste si l'auteur se souvient qu'il a une énième intrigue en cours, avec Nemrod ; en plus d'un an, elle est restée au point mort à l'exception de quelques interventions. Enfin, alors que le lecteur attendait Magneto comme le ver dans le fruit, le célèbre mutant en est réduit à un rôle de figurant. Les "Marvel Fanfare" sont des épisodes de 1982 qui n'ont pas leur place ici. La partie graphique est réussie. Romita Jr. assure un résultat classique, Leonardi joue le registre de l'hyperexpressivité. Le talent de Windsor-Smith relègue la concurrence loin derrière. La mise en couleur pâtit de contrastes saturés et n'est pas agréable à l'œil. 
Le travail de Geneviève Coulomb ne satisfera pas le lecteur exigeant : onomatopées non adaptées, fautes de mode, d'accord, etc. Un jour, il faudra retraduire toutes ces histoires. Côté maquette, les couvertures sont encore insérées en fin de recueil. 

Claremont ne progresse guère sur ses intrigues. Alors, est-ce à cause des événements éditoriaux ou de la multiplication des titres dérivés ? Aucune n'avance vraiment, hélas. Quant à l'éditeur, il charge le nombre de pages avec des aventures hors sujet.

Mon verdict : ★★☆☆☆

Barbuz

3 commentaires:

  1. Après plusieurs années d'interruption, j'avais recommencé à lire la série Uncanny X-Men avec ces épisodes, peut-être même à partir du 198. Il était très émouvant de voir Scott Summers ainsi écarté de son équipe. Je garde plutôt un bon souvenir de l'épisode Rachel + Beyonder (mais c'est vrai que je voulais en savoir plus sur Rachel et sa position intenanble de fille de Jean & Scott, une union n'ayant jamais existé dans l'univers 616). L'épisode consacré à Diablo ressemblait fort à un épisode d'inventaire, ces épisodes réalisés en avance au cas où l'équipe en place n'arrive pas à fournir son épisode à temps (le responsable éditorial sortait l'épisode inventaire du placard, faisait ajuster un ou deux phylactères, et le tour était joué). Comme toi, j'avais été particulièrement frustré par l'intrigue secondaire de Nemrod qui se délite en cours de route. Tout pareil pour Barry Windsor Smith.

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    1. En parcourant mes commentaires sur la série, je m'aperçois que je traverse une période dont les épisodes ne m'intéressent guère et me déçoivent systématiquement. Je dois remonter aux Broods et à 1983 pour retrouver un réel enthousiasme. J'attends de relire les épisodes avec les Reavers ; à l'époque, j'avais été emballé. Mais peut-être que le plaisir reviendra déjà avec les Maraudeurs... et la conclusion de cette saga avec Nimrod, qui n'a pas encore commencé mais qui est déjà interminable !

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  2. La synchronicité veut que je me sois lancé dans le tome 17 du format Epic Collection de la série Uncanny X-Men qui correspond aux années 1989/1990 et qui contient les épisodes 248 à 267 que je n'avais jamais lus. Il y a donc Pierce, Lady Deathstrike, les Reavers, Nanny, Zaladane, le Siège du Péril... et certainement encore beaucoup d'autres choses car je n'en suis qu'au début.

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