Le seizième tome de l'intégrale consacrée aux Vengeurs par Panini Comics est sorti en novembre 2018 ; il regroupe les douze numéros du titre régulier de l'année 1979, à savoir les #179 à 190 (de janvier à décembre), et l'annuel "Avengers Annual" #9 (de septembre). Cet épais recueil cartonné avec couverture amovible (signée par John Byrne et Terry Austin, elle est tirée du #187) compte de deux cent trente-cinq à deux cent quarante planches.
Tom DeFalco, David Michelinie, Mark Gruenwald (1953-1996), Steven Grant, Bill Mantlo, et Roger Stern se partagent l'écriture. Les dessins sont répartis entre Jim Mooney (1919-2008), John Byrne, et Don Newton (1934-1984) pour l'annuel. À l'encrage, Mike Esposito (1927-2010), Al Gordon, Gene Day (1951-1982), Klaus Janson, Joe Rubinstein, Terry Austin, Dan Green, Frank Springer (1929-2009), et Jack Abel (1927-1996). Enfin, à la mise en couleur, il y a Mario Sen, Bob Sharen, Françoise Mouly, George Roussos (1915-2000), Roger Slifer (1954-2011), Carl Gafford, et Ben Sean.
À l'issue du tome précédent, les Vengeurs parviennent à défaire Prisme, et Iron Man réussit à libérer l'esprit de Thor. Puis tous se réunissent pour fêter l'anniversaire de Janet van Dyne, la Guêpe.
Une nuit, à New York. Des hommes viennent de braquer un camion de transport de marchandises et en déchargent des caisses, lorsque la Panthère noire intervient. En quelques instants, il met les malfrats hors d'état de nuire. Il décline la proposition de récompense du chauffeur et file ; en tant que roi du Wakanda, il n'a pas besoin d'argent. Son instinct détecte une présence ; il semble pourtant être seul. À ce moment surgit le Dard, qui se présente comme "celui qui va anéantir les Vengeurs". Le super-criminel lui envoie une salve d'électrochocs, que la Panthère esquive. Au même moment, il projette un câble d'acier, un bout duquel il a fixé un aiguillon enduit d'un poison paralysant rapide...
L'année s'ouvre sur un arc banal de deux numéros, dans lequel les Vengeurs doivent maîtriser un golem colossal sur une île de l'Atlantique puis affronter un intrus qui s'est infiltré chez eux dans le but de les abattre. Il n'y a rien de très palpitant dans ces pages imaginées par DeFalco. C'est après que commencent les choses sérieuses. Henry Gyrich, représentant du National Security Council, les réunit pour leur annoncer le remodelage du super-groupe et de nouvelles règles. Les Vengeurs ne peuvent ni s'y opposer ni émettre un avis sur le choix des membres. Cela signifie que c'est dorénavant le pouvoir politique qui, par l'intermédiaire de Gyrich, a la mainmise sur l'organisation des Vengeurs et sur ses missions, et que l'équipe devra désormais refléter une certaine politique gouvernementale, y compris celle de la discrimination positive. C'est donc un fonctionnaire autoritaire, zélé, cynique, mais difficilement impressionnable qui devient l'intermédiaire entre l'État et les super-héros les plus formidables de la planète. L'idée est excellente, mais elle n'est pas suffisamment exploitée pour présenter des développements intéressants et sera malheureusement laissée de côté au début de l'année suivante. Elle a néanmoins quelques conséquences relationnelles sur certains Vengeurs. Œil-de-Faucon, furieux, se sent comme le grand perdant de l'affaire. Le Faucon, lui, accepte d'abord péniblement d'avoir été recruté sur sa couleur de peau, et éprouve des problèmes à prendre ses marques dans une escouade où il est le moins puissant. Puis vient le clou de l'année, qui voit Pietro et Wanda accompagner Django Maximov à la recherche de leurs origines ; ce savant mélange de science-fiction, de fantastique, et de merveilleux produit un arc passionnant. Les aventures qui concluent le recueil sont franchement banales, à l'exception du savoureux #189, centré sur Œil-de-Faucon. La partie graphique, majoritairement réalisée par Byrne, est somptueuse. Le trait réaliste, classique, et indémodable du Britannique tire le niveau moyen vers le haut, d'autant que son travail est encré par Janson ; ses personnages, iconiques, sont absolument splendides. Sans démériter, Mooney et Newton ne présentent pas un niveau de talent identique.
Laurence Belingard, Mathieu Auverdin et Khaled Tadil se partagent une traduction qui est honorable malgré deux coquilles et une faute d'accord. L'éditeur intercale les couvertures originales en fin du volume plutôt que de les insérer entre les épisodes.
L'arc de Wundagore, qui revient sur les origines des Maximov, est captivant. Malgré Byrne, le reste n'est qu'une accumulation de "gros monstres", au fond ; ce n'est pas dans ces autres épisodes que le lecteur trouvera ce que la série a produit de mieux.
Mon verdict : ★★★☆☆
Barbuz
J'avais lu une partie de l'histoire des Chevaliers de Wundagore en VF, au siècle dernier. Je n'ai pas résisté à l'envie de la relire en VO il y a quelques années de cela quand je faisais le tour des histoires des Vengeurs et de John Byrne que je lire ou relire. C'est un recueil qui comprend les épisodes 181 à 187, donc moins que celui de l'année 1979 VF.
RépondreSupprimerJ'avais également bien aimé le principe d'un superviseur comme Henry Gyrich qui n' a pas froid aux yeux.
PS : il y a peut-être une petite coquille au début de ton article, car tu parles des épisodes parus en 1980 alors que la couverture indique 1979.
Exact ! Merci de l'avoir relevée. Dans la foulée, j'ai enchaîné sur la lecture des épisodes de 1980, justement, d'où cette coquille.
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