Le troisième et dernier volume de l'intégrale que Panini Comics France consacre au personnage de Luke Cage / Power Man inclut les versions françaises de dix-neuf numéros de la série "Power Man" : du #29 de février au 35 de septembre 1976 ; le "Power Man Annual" #1 d'août 1976 ; et du #37 de novembre au #47 d'octobre 1977. Le #36 - une réédition du "Hero for Hire" #12 d'août 1973 - a été exclu. Cet épais ouvrage au format 17,7 × 26,7 centimètres, à couverture cartonnée et à jaquette amovible, a été publié en novembre 2020. Il comprend trois cent soixante-dix planches.
Se partagent la tâche de scénariste : principalement Don McGregor et Marv Wolfman, mais aussi Bill Mantlo, Chris Claremont, Ed Hannigan et Roger Slifer (1954-2015). Les dessinateurs : George Tuska (1916-2009), Rich Buckler (1949-2017) et Arvell Jones, Sal Buscema, Frank Robbins (1917-1994), Marie Severin (1929-2018), Ron Wilson, Bob Brown (1915-1977), et surtout Lee Elias (1920-1998). Les encreurs, Vince Colletta (1923-1991), "Crusty Bunker", Frank Springer (1929-2009), Frank Giacoia (1924-1988), Aubrey Bradford, Jim Mooney (1919-2008), Klaus Janson, Tom Palmer, Alex Niño, Bob Smith, et Dave Hunt (1942-2017). Et, pour finir, les coloristes. On a Don Warfield, Petra Goldberg alias Petra G., Glynis Wein, Janice Cohen, Phil Rachelson, Michele Wolfman, Slifer, James Shooter, George Roussos (1915-2000), puis Bonnie Wilford.
À l'issue du tome précédent, Cage affronte Cancrelat Hamilton. Le bandit lui pulvérise un gaz qui le rend inconscient. Les sbires du gangster enchaînent Cage sous le pont levant de Park Avenue.
Manhattan, un samedi soir. Le docteur Noah Burstein a recommandé Luke Cage à un certain Jake d'une compagnie de transport ; la mission de Cage est de jouer la sentinelle pour une flotte de camions, dont quelqu'un sabote les véhicules à la nitroglycérine. Mais le "Héros à louer" se morfond et n'a pas le cœur à l'ouvrage...
Voici les derniers épisodes de la première série de Luke Cage / Power Man en solo : il en reste deux, les #48 (décembre 1977) et 49 (février 1978), mais dans lesquels il est rejoint par Iron Fist. Il suffira de consulter la liste des scénaristes, des dessinateurs, et des encreurs ayant travaillé à ces numéros pour comprendre que la stabilité de l'équipe artistique est nulle ; et cela est sensible dans l'originalité des intrigues comme dans la qualité des illustrations. McGregor essaie d'insuffler une personnalité propre au titre en l'ancrant dans une atmosphère de polar urbain, avec des cartouches narratifs fournis - mais souvent bavards - à la tonalité désabusée ; il évoque des thèmes sociaux tels que le racisme. Le récit le plus représentatif de cette approche est le #32 ("The Fire This Time!") : tragédie sur le rejet des différences des voisins et l'incapacité des communautés à vivre ensemble en harmonie. À l'exception du plaisant annuel, les autres histoires, qui conservent les fondamentaux du personnage, sont moins sombres, plus classiques. Cage y affronte des antagonistes costumés tels que Marvel était capable d'en inventer treize à la douzaine. Chemistro, Rapidoman (Thunderbolt en VO : pompé sans vergogne sur le Flash de DC Comics), Big Brother, etc. Tous voués aux troisièmes rôles dans le meilleur des cas, aux oubliettes dans le pire. Notons néanmoins le retour de Gideon Mace, dans un arc rythmé et réussi. Les lecteurs retrouvent un Luke Cage en proie à des difficultés financières. Son affaire tourne mal et le fisc vient s'en mêler, ses ennemis ne le lâchent pas et sa romance avec Claire Temple est fragilisée. Cage doit ainsi faire face à des adversités diverses contre lesquelles poings et peau d'acier ne lui seront guère utiles. Le lascar est toujours aussi fort en gueule et haut en couleur pour le plus grand plaisir des amateurs. La partie graphique est décevante : le mauvais l'y dispute au moyen, à l'exception d'Elias et Hunt dans l'annuel, de Tuska dans le #29, et de Buscema dans le #31 ; mais Elias ne parvient pas à rééditer l'exploit, surtout quand il s'encre lui-même, curieusement. Pour le reste, les compositions sont brutes, brouillonnes. Robbins enfonce le clou, avec ses yeux en tête d'épingle et des mâchoires angulaires taillées à la serpe.
La traduction est réalisée par Nick Meylaender, de MAKMA. Globalement, son travail est honorable, malgré une faute de mode, une de conjugaison, une coquille et une tournure inélégante. Cette maquette rafraîchie représente une réelle amélioration.
Un recueil moyen. Une poignée d'histoires bien ficelées permettent à "Power Man" d'éviter le naufrage ; la partie graphique, malheureusement, ne suit pas. Luke Cage continuera ses aventures, mais en tandem, avec Iron Fist, jusqu'en septembre 1986.
Bonjour,
RépondreSupprimerc'est l'occasion pour moi de te souhaiter une bonne année 2021 : la réussite de tes projets, personnels, professionnelles, familiaux. Et bien sûr plein de bonnes lectures.
McGregor essaie d'insuffler une personnalité propre au titre.. - Don McGregor est un des scénaristes de l'époque qui sortait du lot à mes yeux. Il a insufflé une personnalité et un ton très spécifique à Killraven (avec p. Craig Russell), puis à Black Panther. Ses deux séries policières sont également excellentes : Detective Inc. (publié par Eclipse Comcs), Nathaniel Dusk (2 épaisses miniséries, publiées par DC Comics).
9 dessinateurs pour une vingtaine d'épisodes : comme tu le dis, la stabilité de l'équipe artistique est nulle. Parmi ceux que tu cites, Rick Buckler peut parfois être très bon, comme sur la série Deathlok.
Merci, cher Présence.
SupprimerÀ mon tour de te présenter mes meilleurs vœux et de te souhaiter une bonne année et une bonne santé. L'aboutissement de tes envies, de tes projets. Et, bien sûr, des lectures ET des commentaires.
Je ne connaissais McGregor que par "Power Man", mais je dois avouer que la noirceur de ses scénarios, surtout ce fameux #32, m'a marqué, surtout pour un titre grand public comme celui-là.
Merci pour les trois références supplémentaires concernant le travail de cet auteur.