jeudi 20 mai 2021

Aquaman (tome 3) : "La Mort du roi" (Urban Comics ; juin 2014)

"La Mort du roi" est un recueil format 17,5 × 26,5 centimètres à la couverture cartonnée de cent soixante planches environ. Il est sorti dans la collection "DC Renaissance" d'Urban Comics, en juin 2014. C'est le troisième des cinq tomes du "Aquaman" (volume 7) de la "Renaissance DC" / "The New 52", démarche inaugurée par DC Comics, fin 2011, afin de relancer son univers. Ce volet réunit les versions françaises des #17-19 (d'avril à juin 2013) et des #21-25 (d'août 2013 à janvier 2014), y compris du #23.2 de novembre 2013 consacré à Orm, maître des Océans ("Ocean Master" en VO). 
Le scénario a été écrit par Geoff Johns, un des auteurs majeurs de l'écurie DC Comics depuis les années deux mille. Il est célèbre notamment pour ses "Flash", ses "Superman" ou encore ses "Green Lantern". Johns coécrit le #23.2 avec Tony Bedard. L'Américain Paul Pelletier dessine les huit numéros ; son travail est encré par Sean Parsons. Geraldo Borges s'est chargé du 23.2 ; ses planches sont encrées par Ruy JoséRod Reis compose la mise en couleurs. 

À l'issue du "Trône d'Atlantide", Aquaman comprend que la guerre entre humains et Atlantes était le fruit du plan et des complots du conseiller Vulko, qui n'aspirait qu'à le voir monter sur le trône. 
Des cadavres ensanglantés de baleines gisent à la surface de l'océan. Un marin estime qu'il leur faudrait plus de navires. Un autre cétacé vient de remonter, vivant. Le capitaine Moller donne ses ordres : vite, que l'on arme le harpon ! L'un de ses hommes attire son attention sur des visiteurs impromptus, deux bateaux d'intervention rapide des Sea Devils. La Sea Devil Judy Walton indique à leur leader Dane Dorrance que trois baleines ont déjà été tuées. Selon Dane, ces braconniers des mers ne sont pourtant sur place que depuis une vingtaine de minutes ; Nick (Nicholas Walton, le frère de Judy) s'étonne qu'ils aient pu "en tuer autant aussi vite". Un mégaphone à la main, Dorrance interpelle le capitaine Moller... 

Attention : en version française, l'historique de publication du "Aquaman" de la "Renaissance DC" se complique, car l'éditeur Urban Comics a intégré les numéros #14-16 (janvier à mars 2013) dans le troisième recueil de la série "Justice League", intitulé "Le Trône d'Atlantide". Ceux qui suivent "Aquaman", mais pas le reste, devront ainsi boucher les trous avant d'entamer ce tome. Heureusement, cela n'est pas difficile, d'autant que Johns prend soin de semer dans son texte des références suffisamment claires aux événements qui se sont déroulés pendant ces trois épisodes : la suite de cette intrigue défile sans le moindre problème de compréhension. Ce qui surprend, d'emblée, c'est la recette qu'utilise Johns. Il ne l'a pas inventée, mais il l'a peut-être poussée un cran plus loin que d'autres auteurs. Le scénariste harasse littéralement le héros, qui doit lutter sur plusieurs fronts : les tensions politiques entre le monde de la surface et l'Atlantide, la pression exercée par le gouvernement des États-Unis (personnifié par Amanda Waller), les intrigues de palais en Atlantide et les factions dissidentes atlantes, les braconniers des mers et pilleurs d'épaves et les vicissitudes de sa vie sentimentale. Bien entendu, cela ne suffit pas : Johns couronne la trame d'une menace majeure, centrale, qui aura des conséquences sur les autres éléments narratifs. Si des lecteurs peuvent être étonnés par la caractérisation fluctuante de ce superhéros (plus sage et avisé que dans le second volet), "La Mort du roi" est une histoire rondement menée d'une belle efficacité, dotée d'une cadence soutenue, généreuse en action, qui comprend quelques surprises bien senties, et une réflexion - elle est superficielle, bien sûr, "Aquaman" reste du divertissement pur - sur la solitude du pouvoir et les choix cornéliens auxquels un dirigeant est confronté. 
Pelletier succède à Ivan Reis. Il présente un trait réaliste et dynamique qui consiste à ponctuer fréquemment ses planches de doubles pages ou de vignettes de grandes dimensions. Puissant, son style n'est pas dénué d'expressivité pour autant. Le quadrillage est varié et se caractérise par un emploi répété de l'effet 16/9e, comme Reis (directive de Johns ?). L'artiste ne produit pas plus de huit cases par planche. Il loupe un ou deux profils, mais ne cède pas aux poncifs du genre comme Reis. 
La traduction est effectuée par Edmond Tourrioldu studio MAKMA. Tourriol avait traduit le premier volume, mais pas le second. Dans l'ensemble, c'est très satisfaisant malgré une incohérence de tutoiement/vouvoiement, et une erreur de ponctuation. 

"La Mort du roi" confirme la solidité de cette série de la "Renaissance DC". Johns creuse l'histoire de l'Atlantide. Il ne laisse pas Aquaman souffler, et le confronte à une cascade d'événements d'ampleur réelle, même si les défis se suivent à plein régime. 

Mon verdict : ★★★★☆ 

Barbüz 

2 commentaires:

  1. La série remonte de 3 étoiles à 4 étoiles : visiblement Geoff Johns est plus inspiré, et je présume que l'arrivée de Pelletier a également joué en la faveur de ces épisodes.

    Du divertissement pur : ça fait du bien par où ça passe. Je n'arrive pas à lire que du sérieux ou ambitieux : il me faut des pauses entre des ouvrages plus exigeants.

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    1. C'est exact, oui ; sauf que Pelletier partagera la prochaine fournée d'épisodes avec d'autres dessinateurs. Pour avoir feuilleté le quatrième tome, ça pique aux yeux.

      Pareil pour moi. Il me faut un équilibre entre sérieux et divertissement, bien que j'avoue que la balance penche du côté du second.

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