Cet album cartonné de près de cent cinquante planches, sorti dans la collection DC Signatures d'Urban Comics en août 2013, est le dernier des quatre volumes que l'éditeur consacre à la quasi-intégrale de la période d'Ed Brubaker sur Catwoman. "Quasi" car Brubaker continuera néanmoins jusqu'au #37. Ce recueil comprend d'abord un extrait du "Catwoman Secret Files" #1 ("L'Affaire McSweeney", soit "The McSweeney Case" en VO) de novembre 2002, et les "Catwoman" #20-24 (d'août à décembre 2003), qui forment l'arc central, "L'Équipée sauvage", soit "Wild Ride" en VO.
Brubaker écrit les scénarios. Cameron Stewart dessine et encre les pages du "Secret Files", ainsi que celles des #20 à 24 ; pour le découpage, il se fait assister de Nick Derington (#22), puis de Guy Davis (#23 et 24). Et, pour finir, Matt Hollingsworth et Lee Loughridge réalisent les mises en couleurs, trois numéros chacun.
À l'issue du tome précédent, Selina s'enfonce dans l'amertume, rompt avec Slam et noie son chagrin dans l'alcool. Après quelques discussions salvatrices, elle reconnecte avec une Holly déprimée.
Une nuit, à Gotham City. Slam Bradley et Selina Kyle, installés dans la voiture du détective privé, sont en planque devant une bijouterie. Slam laisse libre cours à ses pensées. Il méprise ce monde moderne qui n'accorde plus aucune valeur au professionnalisme. Cette société où tout est accéléré, électronique, instantané, et en ligne. Cette sensation de fait main a disparu pour laisser place à cet appétit insatiable de volume, de rapidité, favorisé par une fainéantise qui s'insinue dans tous les aspects de la vie quotidienne. C'est le cas des abrutis qu'il surveille avec Selina. Tandis qu'elle sirote un café dans un gobelet de carton, sa belle compagne ne peut s'empêcher quelques railleries. C'est donc ça, le boulot d'un détective privé : rester assis dans un véhicule désordonné en attendant que quelque chose se produise. Slam l'avait pourtant prévenue que ça n'allait pas être toujours palpitant ; elle aurait certainement dû prendre un livre...
À l'issue du tome précédent, Selina s'enfonce dans l'amertume, rompt avec Slam et noie son chagrin dans l'alcool. Après quelques discussions salvatrices, elle reconnecte avec une Holly déprimée.
Une nuit, à Gotham City. Slam Bradley et Selina Kyle, installés dans la voiture du détective privé, sont en planque devant une bijouterie. Slam laisse libre cours à ses pensées. Il méprise ce monde moderne qui n'accorde plus aucune valeur au professionnalisme. Cette société où tout est accéléré, électronique, instantané, et en ligne. Cette sensation de fait main a disparu pour laisser place à cet appétit insatiable de volume, de rapidité, favorisé par une fainéantise qui s'insinue dans tous les aspects de la vie quotidienne. C'est le cas des abrutis qu'il surveille avec Selina. Tandis qu'elle sirote un café dans un gobelet de carton, sa belle compagne ne peut s'empêcher quelques railleries. C'est donc ça, le boulot d'un détective privé : rester assis dans un véhicule désordonné en attendant que quelque chose se produise. Slam l'avait pourtant prévenue que ça n'allait pas être toujours palpitant ; elle aurait certainement dû prendre un livre...
Il sera utile de revenir sur le troisième recueil pour comprendre les finesses du récit. Ce dernier tome est excellent ; c'est un régal, un véritable plaisir de lecture, rafraîchissant, plein d'optimisme et d'une forme de générosité. Brubaker quitte l'ambiance de polar noire, violente, et cruelle de "Sans répit" pour des aventures super-héroïques, teintées de fantastique, avec, en filigrane, un hommage nostalgique à l'Âge d'or, à la Société de Justice, et aux villes de l'univers DC Comics. Le scénario est solidement construit et équilibré, rythmé par les lettres d'Holly à Karon et les virées de Catwoman, qu'elle soit en solo ou en tandem avec Wildcat. Celles-ci sont parfois épatantes, notamment le chapitre se déroulant à Keystone City. Le lecteur retrouve quelques invités vedettes avec plaisir : Ted Grant, un Captain Cold 100% Lascar qui vaut son pesant d'or, Hawkman et Hawkgirl, sans oublier Batman, ou ce clin d'œil à Starman. L'humour est bien plus présent que dans les numéros précédents. La fin est cependant frustrante, puisque l'intrigue de la secte n'est pas menée à son terme ; un "À suivre" aurait été plus approprié. Certes, l'histoire principale est celle de la reconstruction de Holly avant tout, mais il n'empêche que l'épilogue ressemble à une pirouette - non du scénariste, mais de l'éditeur, dont la décision de ne pas inclure les épisodes suivants dans cette série (il reste suffisamment de matériau pour un cinquième tome), est difficilement compréhensible. La partie graphique participe à la réussite de l'ensemble. Stewart dessine des personnages aisément identifiables. Son découpage, qui offre une action particulièrement limpide, est structuré de manière classique, en trois ou quatre bandes, avec rarement plus de trois vignettes à la fois. L'artiste ne détaille les fonds de case que si cela s'avère nécessaire, c'est-à-dire lorsque l'environnement direct est important, sans doute afin de permettre au lecteur de mieux visualiser les lieux et la scène. Enfin, notons que la petite taille des caractères pourra poser un problème de déchiffrage.
La traduction, confiée à Thomas Davier, est irréprochable. L'éditeur insère les couvertures originales au début de chaque chapitre, offre des bonus et présente les principaux protagonistes en introduction ainsi que la frise chronologique habituelle.
En attendant un hypothétique cinquième tome qui a de moins en moins de chances de paraître à chaque jour qui passe, cette série réussie aura procuré un indéniable plaisir de lecture. En cas de réédition, une relecture du français sera indispensable.
Mon verdict : ★★★★★
Barbuz
D'ailleurs la réédition VO compte 3 tomes, le dernier regroupant les épisodes 25 à 37, avec des dessins très sexy de Paul Gulacy.
RépondreSupprimerJ'ai bien aimé ta remarque sur la manière dont l'artiste augmente la lisibilité de ses cases. En lisant ton commentaire, je me suis dit que je liras ces épisodes avec plaisir, car je suis nostalgique de l'incarnation de la Société de Justice de ces années-là.
Bah. Je voudrais avoir tort, mais à tous les coups, Urban Comics utilisera le même artifice commercial éhonté que DC Comics (je ne sais pas s'ils ont le choix) afin de stimuler les ventes.
SupprimerMoi aussi, j'adore la SdJ de ces années-là ; je suis surpris que DC Comics n'ait pas proposé une collection "vintage" qui replacerait la série dans sa chronologie d'origine, comme le "Sandman" de Matt Wagner. Mais bon, ça a peut-être déjà été fait.
L'éditeur DC a commencé a rééditer les JSA de Geoff Johns dans une collection plus abordable financièrement et plus maniable que les omnibus : 2 tomes de parus à ce jour. Je commence donc à découvrir ces épisodes que je n'avais jamais lus, avec une richesse générationnelle épatante.
RépondreSupprimerÇa m'intéresse de savoir ce que tu en as pensé de façon détaillée ; tu as peut-être déjà écrit un billet que je pourrais lire quelque part ?
SupprimerJe me dis que c'est sans doute meilleur que ce qu'avaient fait James Robinson & Cie entre 1999 et 2006.
Je me demande si Urban Comics nous proposera un jour un album consacré à la JSA.
Pour la JSA 1er passage de Geoff Johns, j'ai commenté le premier tome :
RépondreSupprimerhttps://www.amazon.fr/gp/customer-reviews/R2DH4WNKQ7W3EI/ref=cm_cr_dp_d_rvw_ttl?ie=UTF8&ASIN=1401274900
Pour la JSA 2ème passage avec Alex Ross puis Jerry Ordway, j'ai commenté tous les tomes de :
https://www.amazon.fr/gp/customer-reviews/R3VTN80OQINONC/ref=cm_cr_dp_d_rvw_ttl?ie=UTF8&ASIN=1401214444
... jusqu'à :
https://www.amazon.fr/gp/customer-reviews/R151Y9ET1TXOGO/ref=cm_cr_dp_d_rvw_ttl?ie=UTF8&ASIN=1401225314
Et j'ai aussi lu les 2 tomes de Hawkman, série qui a rejoint la JSA :
https://www.amazon.fr/gp/customer-reviews/R2EAN7CK03ZSWV/ref=cm_cr_dp_d_rvw_ttl?ie=UTF8&ASIN=1401272908
https://www.amazon.fr/gp/customer-reviews/R3JVZ3785YPUYK/ref=cm_cr_dp_d_rvw_ttl?ie=UTF8&ASIN=1401278345
Merci pour le partage.
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