jeudi 2 mai 2019

"X-O Manowar" : L'intégrale (tome 2) (Bliss Comics ; juin 2017)

Le second tome de l'intégrale consacrée à "X-O Manowar" par Bliss Comics est sorti en juin 2017. Cet épais album à couverture cartonnée de cinq cent vingt pages environ compile les "X-O Manowar" #23-29, "Armor Hunters" #1-4, "Armor Hunters: Bloodshot" #1-3, "Armor Hunters: Harbinger" #1-3, "Armor Hunters: Aftermath" #1, et enfin "Unity" #8-11. "Prélude", "Proie", "Chasser", "Piéger", "Tuer" et "Conséquences" sont les titres des six chapitres.
Les "X-O Manowar", les "Armor Hunters" et "Armor Hunters: Aftermath" sont écrits par Robert Venditti, les "Armor Hunters: Bloodshot", par Joe Harris, les "Armor Hunters: Harbinger", par Joshua Dysart, et les "Unity" par Matt Kindt. J. G. Jones, Diego Bernard, Alejandra Sicot et Alisson Rodrigues illustrent les "X-O Manowar", Doug Braithwaite, les "Armor Hunters", Trevor Hairsine et Mark Pennington, les "Armor Hunters: Bloodshot", Robert Gill, les "Armor Hunters: Harbinger", et Stephen Segovia, les "Unity" (avec plusieurs artistes invités). Parmi les coloristes, on retrouve les noms de Matt Hollingsworth, Brian Reber, Romulo Fajardo, Laura Martin, David Baron, Matt Milla ou encore Allen Passalaqua.

À l'issue du tome précédent, Aric, désormais contraint d'opérer pour le Pentagone, empêche les Russes de s'emparer de l'épave d'un vaisseau spatial vigne lors d'une expédition dans le Pacifique.
Le présent. Une navette d'origine inconnue approche de la Lune. Certains de ses éléments sont en flammes. Son trajet semble erratique. À l'intérieur, l'ordinateur de bord indique une panne d'alimentation imminente. Contrôlant ses nombreux écrans, le pilote, un humanoïde extraterrestre à l'allure inquiétante dont le corps est partiellement recouvert de fragments d'une armure de classe Manowar, donne la consigne de réaffecter la puissance à la propulsion. Le système obtempère, et informe le passager que la propulsion tombe à trois, puis deux pour cent. Pendant ce temps, l'interface affiche une image en 3D de la Terre. L'alien localise alors un point au beau milieu du territoire des États-Unis...

Venditti lance ces épisodes avec une idée fantastique : les armures de classe Manowar sont en réalité des entités nuisibles, qui doivent être abattues avant qu'elles ne corrompent le monde où elles ont élu domicile. Si cela se produit trop tard, le monde en question devra malheureusement être détruit. C'est en tout cas le discours de Contrôle, général charismatique et fort en gueule d'une armée inconnue, qui recrute une équipe d'extraterrestres qu'il équipe et forme afin de mener cette mission à bien sous sa supervision. Contrôle, sous prétexte d'empêcher un génocide intergalactique, combat le mal par le mal. Le lecteur appréciera la diversité des membres de cette escouade de choc : certains ont une apparence humaine, monstrueuse, ou animale, d'autres présentent une hybridité entre l'organique et la robotique (l'univers des Green Lantern n'est pas bien loin). Il ressentira une certaine mélancolie devant leur déracinement, l'ampleur de leur tâche, tels des Sisyphe de l'espace, ou en étant témoin des lourdes pertes qu'ils subissent. Car ces puissants guerriers, passés de l'état de petits chasseurs de primes à celui de combattants quasiment mythologiques, sont à leur crépuscule. Du côté terrien, la résistance s'organise dans le chaos et les relents d'apocalypse, mais ce sont les Chasseurs d'Armures qui ont la vedette dans ces épisodes spectaculaires. Tout cela aurait été parfait si l'éditeur n'avait décidé de prolonger le plaisir en invitant d'autres franchises de la maison, Bloodshot, Harbinger et Unity. Atmosphère et ton évoluent, et la saveur des premiers numéros se dilue dans l'inutilité de pages de remplissage, qui échouent malgré tout à faire oublier la brillance de la première partie. Graphiquement, c'est vraiment satisfaisant. Les dessinateurs officient tous dans un style réaliste. Si les traits ne sont pas toujours les plus aboutis ou les plus soignés, et si les arrière-plans manquent parfois de détail (notamment le travail de Bernard), les illustrations, présentées dans des découpages dynamiques, modernes, foisonnent d'énergie (cf. Braithwaite).
La traduction est partagée entre Florent Degletagne et Stéphane Le Troëdec. Si le sens y est, côté français, en revanche, c'est un carnage. Le texte n'a pas été relu et comporte, au bas mot, une bonne douzaine de fautes de tous genres. Inacceptable.

Malgré une première partie vraiment brillante, ce volume pâtit lourdement d'une multiplication des intervenants, hélas, qui parvient presque à noyer le propos de départ, qui était particulièrement prometteur. Le niveau de français est inquiétant.

Mon verdict : ★★★☆☆

Barbuz

2 commentaires:

  1. Je découvre ces épisodes avec ton commentaire, car je n'ai lu que ceux liés à Harbinger (écrits par Joshua Dysart) et ceux d'Unity (écrits par Matt Kindt). Je m'aperçois que je n'ai pas dû lire beaucoup de comics écrits par Robert Venditti. Du coup, c'est déstabilisant de voir les épisodes que j'ai lus du point de vue de la série X-O Manowar, car ils deviennent autant d'intrus inutiles, comme pour le premier crossover venu, DC ou Marvel.

    La traduction est un carnage. - Je crois que c'est la première fois que tu fais un tel constat : ça doit être quelque chose !

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    1. Grâce à ton commentaire, je m'aperçois que je n'avais pas finalisé ce paragraphe ; d'habitude, je cite quand même les noms des traducteurs.
      Ce n'est pas tant la traduction, car le sens est bon, que les fautes de français ; et là, je maintiens qu'il s'agit d'un carnage.

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