"Batman Anthologie" est un album qui est sorti dans la collection "DC Anthologie" d'Urban Comics en décembre 2013. Ainsi, après les héros de DC Comics et Superman, c'est au tour de Batman, objet du troisième volume de la collection. C'est un épais recueil à couverture cartonnée qui compte trois cent soixante-dix pages.
Au menu de ce pavé particulièrement copieux figurent les "Detective Comics" (quinze histoires sur les vingt au total) #27 (1939), 33 (1939), 38 (1940), 83 (1944), 216 (1955), 327 (1964), 359 (1967), 395 (1970), 442 (1974), 474 (1977), 574 (1987), 633 (1991), 711 (1997), 757 (2001), et 821 (2006), les "Batman" #49 (1948) et 21 (2013), le "World's Finest Comics" #94 (1958), le "DC Special Series" (1980), et, enfin, le "Batman and Robin Annual" #1 (2013).
Ce soir-là, le commissaire Gordon reçoit son ami Bruce Wayne chez lui. Les deux hommes sont installés confortablement, chacun dans son fauteuil. Gordon s'allume un cigare, tandis que Wayne fume la pipe. Ce dernier s'enquiert des enquêtes en cours. Rien de bien spécial pour le commissaire, si ce n'est ce mystérieux Bat-Man, qui le rend très perplexe. Le téléphone sonne ; Gordon est informé que Lambert, le roi de la chimie, a été assassiné à coups de couteau chez lui, en son manoir. Pire, les empreintes de son fils ont été relevées sur l'arme du crime. Le policier se met en route immédiatement ; il propose à Wayne de l'accompagner, et ils filent vers la demeure Lambert, dans le coupé rouge de l'héritier de la fortune des Wayne. Sur place, Gordon demande à un sergent en faction si tout est sous contrôle. Son subalterne le lui confirme, et précise aussi que le jeune Lambert est dans le vestibule. Gordon examine la scène du crime, qui est ensuite investie par les techniciens de la police et autres photographes. Le commissaire commence l'interrogatoire du fils Lambert, prostré dans un fauteuil. Bouleversé et transpirant la peur, il clame son innocence. Gordon le prie de se contenir et de tout lui expliquer...
Soixante-quinze ans du Chevalier noir sont ici retracés en cinq sections ("Dynamique Duo", "Croisé en cape", "Créature de la nuit", "Chevalier noir", et "Renaissance) et vingt histoires (classées chronologiquement) qui ont fait date ou sont symboliques d'une période ou d'une vision du personnage, de sa toute première apparition, avec les gants violets ou la Batmobile rouge, à "L'An zéro : Cité secrète", l'arc VO en cours de publication à l'époque. Ces petites perles sont scénarisées et dessinées par les plus grands : Finger, Kane, Sprang, Infantino, O'Neil, Adams, Englehart, Rogers, Miller, Barr, Davis, Rucka, Dini, Williams III, ou Tomasi. Il y en a pour tous les goûts, et ces aventures-là procurent un authentique plaisir de lecture. L'éditeur a compilé du remarquable, du très bon et un tout petit peu de moyen, mais rien de mauvais. Certes, de nombreux super-vilains brillent de par leur absence (le Joker, l'Épouvantail, ou encore Double-Face, entre d'autres). De plus, le lecteur aurait préféré voir tel récit plutôt qu'un autre ; par exemple, la première rencontre entre Batman et Talia Al-Ghul (Detective Comics #411) aurait pu figurer à ce sommaire, mais il n'en reste que cette anthologie est construite de manière très cohérente et aussi objective que possible, en sélectionnant des histoires représentatives et en retraçant les grands jalons de la carrière du justicier ainsi que l'évolution de ce dernier. Sont évoqués, entre autres, le défi que constitue son identité secrète, la bien encombrante personnalité de Bruce Wayne (le masque, c'est lui, pas Batman), le développement de la Bat-Famille et les difficultés en résultant, les relations Batman-Superman, et, bien sûr, la ville de Gotham City et le crime qui la ronge. Une sélection très suggestive : "L'Affaire du syndicat de la chimie", "La Menace du masque mystérieux", "Les Débuts fracassants de Batgirl", "Crise d'identité", ou "Batman impossible". Cet épais volume est particulièrement généreux en rédactionnel, et les encadrés introductifs de présentation aident le lecteur à situer chacun de ces épisodes dans son contexte.
La traduction a été confiée à trois professionnels ; Philippe Touboul s'en sort bien, Alex Nikolavitch déjà moins, et Jérôme Wicky est impeccable (il n'adapte que le dernier numéro). Hélas, texte et encarts sont pollués par près d'une douzaine de fautes en tous genres (coquilles, néologismes, temps ou mode, langue, conjugaison, ou accord). La relecture a encore été bâclée, hélas. Quel dommage, quel dommage.
Ce recueil est destiné autant aux néophytes qu'aux spécialistes. C'est une belle somme de bande dessinée avec des pièces historiques qui s'adresse à tous les publics et tous les âges, mais pour se régaler, il faudra faire abstraction des fautes de français.
Mon verdict : ★★★★☆
Barbuz
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Le lecteur aurait préféré voir tel récit plutôt qu'un autre. - C'est effectivement inéluctable, car on a tous nos préférés personnels. D'un autre côté, le défi est déraisonnable : donner une idée de la diversité de 75 ans d'existence du personnage qui dispose de 2 séries mensuelles à son nom depuis des décennies, et qui a bénéficié d'histoires supplémentaires en pagaille. Doit-on supposer que l'éditeur réalise des économies sur le poste de relecteur ?
RépondreSupprimerIl n'en reste que cette anthologie est plutôt bien ficelée, dans l'ensemble.
SupprimerL'éditeur réalise effectivement des économies sur le poste de relecteur, puisqu'il n'y en a pas ; c'est en tout cas ce que j'avais déduit d'un échange avec Urban Comics sur leur page Facebook. La personne représentant Urban Comics avait partagé une vidéo dans laquelle une professionnelle du secteur proposait aux lecteurs déçus de ce faire rembourser en librairie - je n'ai jamais essayé...
C'est original comme proposition de dédommagement, sans engagement pour améliorer la qualité des produits à venir. :)
SupprimerEn fait ce n'était pas un vidéo, mais un article, une interview - au temps pour moi.
SupprimerJe ne sais plus de quel magazine c'était tiré ("Que choisir" ?).