mercredi 16 septembre 2020

Flash : Anthologie (Urban Comics ; mars 2015)

"Flash : Anthologie" est un album sorti en mars 2015, dans la collection "DC Anthologie" d'Urban Comics. Il y a eu les héros de DC Comics, puis Superman, et Batman ; voici le personnage de Flash, le bolide écarlate, qui se voit offrir une anthologie à l'occasion des soixante-quinze ans de sa création. Cet épais ouvrage au format 19,0 × 28,5 cm et à couverture cartonnée compte trois cent soixante-dix planches approximativement, sans inclure les bonus. 
À la table des matières de cette magnifique brique de papier figurent, dans l'ordre : les "Flash Comics" #1 (1940) et #104 (1949) ; le "Showcase" #4 (1956) ; les "The Flash" #110 (1959), #129 (1962) et #165 (1966) ; le "DC Special Series" #1 (1977) ; le "New Teen Titans" #20 (1982) ; le "Secret Origins" #50 (1990) ; les "The Flash" volume 2 #54 (1991) et #91 (1994) ; le "Flash Annual" volume 2 #8 (1995) ; les "The Flash" volume 2 #134 (1998) et #174 (2001) ; le "JLA: Secret Origins" (2002) ; "DC Comics Presents: The Flash" #1 (2004) ; le "Justice League of America" volume 2 #20 (2008) ; les "Wednesday Comics" #1-12 (juillet-septembre 2009) ; le "The Flash" vol. 4 #0 (2012) ; et enfin le "Flash Season Zero" #1 (2014). 

Étudiant à la Midwestern University, Jay Garrick approche Joan Williams pour l'inviter à aller au bal avec lui. Joan est réticente : Jay se fait toujours plaquer aux matchs de football américain, et puis Bull Tryon, le capitaine de l'équipe, lui a déjà demandé de l'accompagner. Garrick est estomaqué : elle refuse parce qu'il se fait toujours plaquer ?! La blonde le corrige : avec sa carrure et son esprit, Jay pourrait être la vedette sur le terrain. Au lieu de cela, il joue comme une vieille dame, parce qu'il n'a pas l'esprit au jeu. Elle le laisse en plan et continue son chemin. Piqué au vif, Garrick se promet de lui montrer ce dont il est capable ; mais malgré ses bonnes résolutions, rien n'y fait : il s'attire les foudres de l'entraîneur. Sportif médiocre, Garrick n'en est pas moins un étudiant brillant, qui va se voir confier une expérience chimique... 

Cette anthologie est construite en quatre parties : "Premières foulées" (1940-1949, deux histoires), "À toute allure" (1956-1982, six), "Point limite" (1990-2001, six), et "Dans le rétroviseur" (2002-2014, six) pour un total de vingt histoires produites par de grands noms : Gardner Fox (1911-1986), Marv Wolfman, Carmine Infantino (1925-2013), Grant Morrison, Mark Waid, Mark Millar, Geoff Johns, Scott Kolins, Paul Dini, Alex Ross, Jeph Loeb, Ethan Van Sciver, ou Francis Manapul. Réaliser une anthologie ayant Flash pour sujet présente des défis. Il y a d'abord eu plusieurs incarnations distinctes : Jay Garry, Barry Allen, et Wally West, sans compter les autres "bolides" de la franchise, certains d'entre eux ayant porté plusieurs noms ou costumes. Le casse-tête continue : Flash a été mis en scène par de nombreux auteurs ou artistes, mais ce qui étonne est la quantité de numéros illustrés par Infantino : cinq, soit un quart du contenu du recueil. Il faut dire qu'Infantino aura travaillé sur le personnage une douzaine d'années au total, du #105 au 174 (de 1959 à 1967) puis du #296 au 350 (de 1981 à 1985). Ces contraintes rendent difficile l'exercice de l'anthologie, et celle-ci pourra laisser les lecteurs sur leur faim : seulement trois histoires de l'Âge d'or, trois de celui d'argent, et deux de celui de bronze. L'Âge moderne se taille la part du lion, avec plus de la moitié des récits. Regrettable, mais prévisible : un autre équilibre serait revenu à une anthologie "Flash par Carmine Infantino". Quoi qu'il en soit, l'ouvrage présente le super-héros sous tous ses angles - quitte à se répéter. Les Lascars valent leur pesant d'or, mais ces allers-retours dans le temps sont indigestes, et l'étendue presque illimitée des pouvoirs du bolide écarlate suscitera la perplexité, voire la lassitude, les aventures de Flash n'ayant jamais été un modèle de réalisme : il crée des tourbillons, est invisible à l'œil nu, passe à travers tout obstacle, couple le métal à mains nues, parvient - presque - à voler en pédalant dans les airs, ou est capable de figer le temps. Quelques récits procurent du plaisir et compensent l'ennui des pénibles intrigues de temporalité : "Les Origines de Flash", "Cher Papa, Chère Maman", "Flash de deux mondes", "Zéro mort" et "La Vie tranquille à pleine vitesse"
Les traducteurs sont Jean-Marc Lainé, Edmond Tourriol, Jérôme Wicky, Alex Nikolavitch, Jérémy Manesse, et Thomas Davier. Malgré une faute d'accord et une erreur (il aurait fallu employer "acide citrique" pour "acide de citrus"), le texte est de qualité. 

Cet album est principalement destiné aux amateurs du personnage. Quant aux autres, ils n'y verront qu'une continuité compliquée émaillée d'épisodes qui se répètent, de morts qui reviennent et d'allers-retours dans le temps. Globalement dispensable. 

Mon verdict : ★★☆☆☆

Barbüz 
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2 commentaires:

  1. Cet album est principalement destiné aux amateurs du personnage. - Un constat paradoxal : une anthologie qui ne parle pas aux néophytes, qui ne constitue pas une porte d'entrée pour découvrir agréablement la diversité des porteurs du costume. Je me rends compte que c'était plus simple de découvrir ces superhéros quand je l'ai fait, tout simplement parce que la "continuité" (avec toutes ses incohérences) étaient moins volumineuses.

    Je me souviens bien des perspectives faussées de Carmine Infantino pour augmenter l'impression de vitesse, mais je n'aurais jamais imaginé qu'il avait dessiné 12 ans d'histoires de Flash.

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  2. Je réalise que ma note ne reflétait pas suffisamment la sévérité de mon commentaire et ne traduisait pas mon ennui à la lecture de certaines histoires ; j'ai donc enlevé une étoile.
    En 2016, Urban Comics a sorti un album consacré au "Flash" d'Infantino, dans la même collection que les "Brave and the Bold" d'Aparo et les "Batman" d'Adams ; il doit se trouver dans l'une de mes boîtes. A priori, un second tome devrait voir le jour, même si le temps écoulé depuis invite à la prudence.

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