mardi 5 mai 2020

Super-vilains : Anthologie (Urban Comics ; octobre 2014)

"Super-vilains : Anthologie" est un album sorti dans la collection "DC Anthologie" d'Urban Comics en octobre 2014. Après les héros DC Comics, Superman, Batman, et le Joker, en voici une cinquième, consacrée aux super-vilains de cet univers. Cet épais recueil cartonné (19,0 × 28,5 cm) contient trois cent quarante planches. 
Au sommaire, vingt récits avec la crème de la criminalité costumée, signés par des scénaristes et des illustrateurs de légende ou qui le deviendront peut-être : Siegel, Shuster, Infantino, Aparo, Kirby, Kane, Jock, O'Neil, Adams, Byrne, Pérez, Waid, Millar, etc. Dans l'ordre (extraits de périodiques ou numéros intégraux, les histoires sont complètes) : "Action Comics" #13, "Batman" #25, et "All-Star Comics" #41 en première partie ; "Green Lantern" (vol. 2) #9, "Superman" #167, "Flash" #155, "Batman" #234, "New Gods" #7, "Adventure Comics" #452, et "Tales of the Teen Titans" #44 ensuite ; puis "Superman" (vol. 2) #9, "Wonder Woman" (vol. 2) #9, "Flash" (vol. 2) #212, "Superman Villains Secret Files" #1, "52" #16, "Countdown" #35 et #27, "Tales of the New Gods", "Legends of the Dark Knight" #1, enfin "Adventures of Superman" (vol. 2) #14

Cleveland. Un taxi en percute un autre comme un bélier. Le conducteur du véhicule embouti en sort et accuse celui de l'autre de l'avoir fait exprès. Son confrère lui assène un crochet du droit en guise de réponse et le met au défi de prouver cette accusation. Pour Clark Kent, qui se trouvait à bord du taxi démoli, il ne s'agit pas d'un accident, et il lui semble évident que l'autre limousine leur est délibérément rentrée dedans. Son chauffeur l'informe que son agresseur est membre de la Ligue de protection des taxis, une organisation qui persécute les compagnies plus petites, indépendantes. Le soir venu, Clark a pris la décision de s'intéresser à cette affaire. Il endosse alors le costume de Superman, et plonge dans les ténèbres de la nuit. Il repère un pâté de maisons, puis atterrit sur le toit de la compagnie indépendante de taxi Carlyle... 

Cette compilation est divisée en trois parties : "Les racines du mal", "L'ascension du mal", et "Le mal éternel". La première présente trois histoires de l'Âge d'or pour un total d'une soixantaine de planches ; la deuxième propose sept récits des Âges d'argent et de bronze pour un total de cent cinquante planches environ ; et la troisième et dernière comprend dix épisodes pour un total de cent vingt-cinq planches. Au programme, la crème des super-criminels avec ou sans costume : le Joker, Lex Luthor, les Lascars, Sinestro, Brainiac, Deathstroke, Cheetah, Darkseid, et d'autres encore ! Bien que l'équilibre entre les chapitres n'ait pas été privilégié (le problème affecte également la longueur parfois variable des aventures sélectionnées), cette anthologie prend soin de montrer ces super-vilains sous toutes leurs facettes : cambrioleurs audacieux, génies scientifiques ou des affaires, anti-héros, maîtres du crime cabotins incapables de s'allier durablement les uns aux autres, fous homicides maniaques, incarnations absolues du mal à l'état pur, androïdes programmés à des fins criminelles, ou perdants à l'enfance perturbée, dont rien ni personne ne parvient à combler le vide et la fissure engendrés par leurs drames personnels. Comme l'annonce la préface, le recueil suit l'évolution du concept même de super-vilain à travers les âges, en parallèle à l'évolution du concept de super-héros. Certaines histoires sortent franchement du lot. "Luthor et Brainiac associés", une petite gemme de l'Âge d'argent, à déguster comme une sucrerie, "Le Pacte", une tragédie cosmique signée Kirby, digne d'un opéra, "La Naissance d'un titan", qui revient sur les origines de Deathstroke, "Un jardin d'enfants maléfique", dans lequel Luthor conte à sa fille les origines des pires ennemis de Superman, comment ils l'ont combattu et comment ils ont échoué (hommage à "Little Nemo in Slumberland") ou "Miroir, bon beau miroir", dans lequel le Maître des Miroirs se remémore ses origines, de son enfance en orphelinat à son enrôlement au sein des Lascars. En revanche, plusieurs autres ne méritaient pas d'être retenues dans le cadre de cet ouvrage parce qu'elles sont tout simplement sans intérêt, ou parce qu'elles ne mettent pas suffisamment leur super-vilain en vedette. 
Laurent Queyssi et Jérôme Wicky se partagent les traductions : l'ensemble est satisfaisant, bien que deux fautes de français aient survécu à la relecture. L'éditorial est très généreux, avec une page entière pour présenter chaque épisode et ses auteurs. 

Si cette collection d'histoires est une opportunité pour les néophytes, les lecteurs de plus longue date regretteront les choix convenus et sans risque des super-vilains, alors que certains (Black Hand, Toyman, etc.), moins iconiques, manquent à l'appel. 

Mon verdict : ★★★☆☆

Barbüz

2 commentaires:

  1. Ce n'est jamais facile pour moi de commenter une anthologie, car je sais que certains récits me parleront plus que d'autres, et qu'il me sera difficile de rendre compte de la diversité des narrations.

    Je trouve courageux de la part d'Urban de passer ainsi en revue l'âge d'or, l'âge d'argent et les suivants, de ne pas se limiter à la dernière époque. Cela semble indiquer que ce tome est plus à destination de lecteurs immergés dans l'univers DC, que de lecteurs occasionnels... mais pas de lecteurs déjà bien familiers de ces ennemis de superhéros, comme tu le fais observer.

    En consultant la liste que tu as mise au début (et en allant vérifier avec les liens), je crois que j'aurais eu la faiblesse de mettre l'histoire de Lex Luthor par John Byrne dans mes préférées, peut-être une forme de nostalgie l'ayant lue lors de sa sortie originelle.

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    1. Je trouve que cette anthologie est l'une des moins homogènes, avec celle consacrée au Joker. Je ne parle pas forcément de la qualité du contenu, mais de la façon dont celui-ci a été agencé, avec des histoires aux longueurs trop variables. J'ai été assez déçu, par exemple, d'avoir cette série de doubles pages sur des origines dans un ouvrage comme celui-là, qui fait quand même plus de trois cents pages ; j'aurais préféré des récits plus consistants sur les personnages en question, dont Black Adam, entre autres. 

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