mardi 14 novembre 2023

Justice League : Anthologie (Urban Comics ; octobre 2017)

Intitulé "Justice League : Anthologie", cet album a été publié en octobre 2017 dans la collection "DC Anthologie" d'Urban Comics. Après les héros de DC Comics, Superman, BatmanFlash et Wonder Woman, voici (enfin) une sélection d'aventures de la fameuse équipe à travers ses différences périodes éditoriales de 1960 à 2017, soit plus de soixante-quinze ans. Cet épais recueil cartonné (relié ; de dimensions 19,0 × 28,5 centimètres) compte approximativement trois cent soixante planches en couleurs (sans inclure les couvertures des différents numéros, les nombreuses pages de rédactionnel ou encore la préface de l'éditeur français). 
Au sommaire, les versions françaises des : "The Brave and the Bold" #28 (de mars 1960), "Justice League of America" #71 (de mai 1969) et #200 (mars 1982), du "Justice League of America Annual" #2 (octobre 1984), des "Justice League America" #61-62 (avril-mai 1992), des "JLA" #27 (mars 1999) et #61 (février 2002), du "Justice League of America" (volume 2) #0 (septembre 2006), d'un récit complet tiré du "52" #51 (juin 2007), d'un épisode extrait du "DC Retroactive: Justice League of America - 1990s" (d'octobre 2011), du "Justice League" (le volume 2) #51 (d'août 2016) et pour finir du "Titans Annual" (le volume 3) #1 (de mai 2017). 

La côte atlantique, au début des années soixante. Effectuant sa patrouille quotidienne, Aquaman écoute le rapport d'un poisson-globe, qui affirme avoir vu "une gigantesque étoile de mer descendre des cieux et plonger dans ces eaux". Son nom : Starro. Il la suivit et la vit choisir trois autres étoiles de mer pour l'aider à conquérir la Terre. Exposées aux ondes émises par la créature, les élues grossirent et mutèrent jusqu'à devenir des copies conformes du leader. Désormais, les pouvoirs de Starro étaient les leurs ; l'extraterrestre exigea en retour que ses protégées lui obéissent. Inquiété par le récit, Aquaman convoque une réunion d'urgence de la Ligue de Justice ; pour vaincre Starro et ses lieutenants, il leur faut unir leurs forces. Son message arrive à Wonder Woman alors qu'elle calme les ardeurs de Steve Trevor, pressé de l'épouser. Comprenant la nature du danger, il laisse Diana partir... 

En voici une qui est bienvenue. Au total, treize numéros répartis en quatre sections : "Fondations", "Incarnations", "Mutations" et "Révolutions". La période couverte va de 1960 jusqu'à 2017 et la période du "Rebirth". Parmi les équipes artistiques, du beau monde. Retenons quelques noms de scénaristes, en toute subjectivité : Gardner Fox (1911-1986), Dennis O'Neil (1939-2020), Gerry Conway, Mark Millar, Keith Giffen (1952-2023) et J. M. DeMatteis. Idem pour les dessinateurs, Dick Dillin (1928-1980), Pat Broderick, Jim Aparo (1932-2005), Gil Kane (1926-2000), Carmine Infantino (1925-2013), Brian Bolland, Joe Kubert (1926-2012), Dan Jurgens, Doug Mahnke et Kevin Maguire, entre autres. Puis Terry Austin et Jackson Guice pour les encreurs ; et Gene D'Angelo, David Baron et Alex Sinclair pour les coloristes. Aucun récit de l'âge d'or (1938-1956), c'est la Société de Justice qui régnait sur cette époque-là, la Ligue de Justice n'ayant pas encore été créée. Quoi qu'il en soit, c'est surtout l'âge moderne qui est le plus représenté en termes de nombre d'épisodes. Il y a des redites (les Appellaxiens), un ou deux épisodes en deçà - le décousu et sibyllin "Justice League of America" #0 - et Snapper Carr est ringard, mais, en moyenne, les récits sélectionnés sont d'une qualité satisfaisante. Choix subjectif : le #200, un numéro anniversaire de soixante-douze pages, auquel contribue une myriade de talents scénaristiques et graphiques et dans lequel les sept membres fondateurs de la Ligue sont possédés. Outre Starro, la Ligue affronte des extraterrestres (des Martiens blancs aux Appellaxiens), des géants monstrueux, des robots ou quelques antagonistes plus ordinaires, mais efficaces, tels que le Maître d'armes. Il est intéressant de réaliser à quel point les productions récentes réutilisent les personnages du "Quatrième Monde" de Jack Kirby (1917-1994). Bien sûr, les sources d'inspiration que sont les luttes intestines, les conflits d'intérêts, les problèmes de recrutement et les rivalités entre équipes de mentors et d'acolytes ne sont pas ignorées. Et pour terminer, ce choix des épisodes ne favorise pas toujours les mêmes personnages, ce qui est un très bon point. 
Concernant la partie graphique, ce n'est pas le talent qui manque, comme l'indique la liste des dessinateurs. Il y a là une belle diversité de traits très représentatifs de leur époque. Selon leurs affinités, les lecteurs s'enthousiasmeront pour les planches d'un artiste ou d'un autre. Voici une sélection entièrement subjective : la première réunion dans la grotte (page 13) par Mike Sekowsky (1923-1989) pour la clarté de son coup de crayon ; l'attaque du vaisseau (page 52) par Dillin pour sa superbe vue de coupe ; ce magnifique satellite en double planche (pages 66 et 67) par George Pérez (1954-2022) et Brett Breeding pour le niveau de détail ; le combat entre le Limier martien et Firestorm (p. 71) par Broderick pour son énergie ; ou encore la bagarre entre Hal Jordan et Atom (p. 92) par Kane, pour n'en citer que quelques-unes. 

Voici une anthologie robuste, certes, mais elle ne rassasiera pas les lecteurs, car les périodes de l'âge d'argent et de l'âge de bronze sont sous-représentées par rapport à celle de l'âge moderne. Gageons, pourtant, qu'il y avait suffisamment de place pour ajouter deux numéros de plus, quitte à réduire l'espace pris par les éditos. 

Mon verdict : ★★★★☆

Barbüz
Copyright © 2014 Les BD de Barbüz

Justice League, Starro, Martiens blancs, Appellaxiens, Apokolips, Maître d'armes, Amazo, Abra Kadabra, Titans, DC Comics

2 commentaires:

  1. Nickel les liens pour chaque numéro : j'ai ainsi pu consulter chaque couverture et découvrir de quel épisode il s'agit.

    Par rapport à ma propre lecture de la JLA, j'aurais bien inclus un épisode de Grant Morrison & Howard Porter (à la place de celui de Mark Millar, au hasard).

    En ce qui concerne les artistes, je me souviens avoir découvert Mike Sekowski en allant découvrir la phase Diana Prince de Wonder Woman, privée de ses pouvoirs. Par exemple :

    https://www.babelio.com/livres/Sekowski-Diana-Prince-Wonder-Woman-Vol-3/806263/critiques/954322

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Remplacer l'épisode de Millar. Je te reconnais bien là ! Je me suis dit aussi qu'il manquait du Morrison, mais cela m'a paru moins évident que le goût de trop peu d'âge d'argent et d'âge de bronze.

      Sekowski et Wonder Woman. Je crois me souvenir qu'un de ces épisodes a été repris dans l'anthologie qu'Urban Comics (DC Comics, devrais-je dire) avait consacrée au personnage.

      Supprimer